La menace de mutinerie en Côte d’Ivoire serait-elle toujours d’actualité ? La hiérarchie militaire reste en tout cas mobilisée pour parer à toute éventualité d’un soulèvement des militaires. Depuis le 1er mai, certains ivoiriens vivent avec la peur au ventre, redoutant un nouveau mouvement d’humeur des hommes en arme, des craintes renforcées par un document sur les réseaux sociaux alertant contre le risque d’une nouvelle vague de protestations au sein de la grande muette.
L’armée ivoirienne reste toujours en alerte face à l’éventualité d’une nouvelle menace de mutinerie en Côte d’Ivoire. C’est le 1er mai, jour de célébration de la fête du travail que l’alerte a été lancée par la hiérarchie militaire. Malgré la diffusion d’un document sur la toile avertissant contre le risque d’un nouveau soulèvement militaire, on croyait la menace écartée, puisque certaines dispositions avaient été prises par les autorités militaires pour parer à cette éventualité. Mais à en croire de nouvelles révélations faites par la Rédaction de Jeune Afrique, nous apprenons que « l’état-major des armées a pris les devants en demandant à l’ensemble des forces de défense et de sécurité de se mettre en alerte du 1er au 18 mai. ». D’après le journal d’information, certains militaires suspectés d’être impliqués dans cette présumée mutinerie qui se préparerait font déjà l’objet de la plus grande attention : « Selon nos sources, sept militaires en poste à Bouaké, suspectés d’être les meneurs de ce possible mouvement de contestation, ont été convoqués les 2 et 4 mai à Abidjan par le chef d’état-major Sékou Touré. Ils devraient être mutés dans les prochains jours. », nous explique la Rédaction de Jeune Afrique. Malheureusement, l’identité de ces sept militaires convoqués par la hiérarchie n’a pas été révélée. En plus de la mutation de ces militaires pour parer à tout risque de soulèvement militaire, des militaires proches de l’ancien premier ministre ivoirien seraient également dans le collimateur de la hiérarchie militaire ivoirienne si l’on se fie aux révélations du média africain.
Un entreposage d’armes délocalisé à Abidjan, des fouilles au domicile de Soro
« Début avril 2018, l’armement du troisième bataillon de Bouaké, dirigé officiellement par Hervé Touré (« Vetcho »), entreposé depuis la première mutinerie de 2017 dans le centre d’instruction de Timbé (près de Katiola) sur ordre du ministère de la Défense, a également été délocalisé au sein de la division logistique de l’état-major à Abidjan. », souligne Jeune Afrique. Le média révèle également que, dans la plus grande des discrétions, des fouilles ont eu lieu à la résidence de Guillaume Soro à Ferkessédougou, des fouilles effectuées dans le cadre de l’enquête sur la cache d’armes découverte en mai 2017 à Bouaké dans la résidence de Soul to Soul, le chef de Protocole de Guillaume Soro. Les fouilles se sont également étendues à six anciens comzones, nous apprend le média d’information. Un an après la dernière mutinerie en Côte d’Ivoire, les autorités militaires semblent décidés à tout pour éviter un nouveau soulèvement des hommes en armes après le mouvement d’humeur lancé par les 8400 mutins qui exigeaient chacun la somme de 12 millions de francs Cfa.