Katinan Koné est toujours sur la liste des personnes non grata en Côte d’Ivoire, en raison du mandat d’arrêt émis par l’état contre lui. Exilé au Ghana, l’ancien ministre du budget de Laurent Gbagbo a déclaré dans un communiqué avoir fait l’objet d’un nouveau mandat d’arrêt international des autorités ivoiriennes qui l’accuseraient de plusieurs tentatives de destabilisations en Côte d’Ivoire. Face à ce qu’il caractérise comme une forme de ‘‘persécution’’, le baron de l’ancien régime a décidé de riposter en saisissant plusieurs institutions internationales.
Dans un communiqué officiel, Katinan Justin Koné s’est adressé à l’Etat de Côte d’Ivoire qui aurait émis un nouveau mandat d’arrêt international contre lui. Selon l’ancien ministre du budget de Laurent Gbagbo, ‘‘Le même mandat a été également transmis aux autorités du Togo et du Bénin… Dans ce mandat d’arrêt, l’on m’inculpe pour des faits de déstabilisation allant de 2012 à 2017, sur la base des dires d’un certain Yedagn Louis Jacques alias Méité Souleymane. Ce dernier aurait dit, lors de son interpellation, qu’il aurait participé à une réunion au Ghana avec un pasteur nommé ZOUAME, exilé au Ghana ; qu’au cours de cette réunion, ce pasteur révélait que KONE Katinan Justin donnait directement des instructions aux chefs de guerre du nord’’, explique l’ex-ministre. A titre de rappel, Katinan Koné avait été interpellé en mars 2018 au Ghana avant d’être relâché. Pour sa défense, l’ex-ministre de Laurent Gbagbo renie tout lien avec le présumé témoin qui aurait affirmé au gouvernement qu’il Katinan était celui qui donnait les ordres depuis le Ghana pour les nombreuses tentatives de déstabilisation de la Côte d’Ivoire : « comme l’on peut le constater, une personne, qui ne m’a jamais rencontré, dit avoir participé à une réunion, sans en préciser la date, à laquelle je ne participais pas, et qu’il aurait entendu, au cours de ladite réunion, une autre personne dont l’identité n’est même pas connue, du moins celle-ci se résume à une appellation (ZOUAME) sans que l’on ne sache s’il s’agit d’un nom, d’un prénom ou même d’un surnom, dire que j’aurais donné des instructions « aux chefs de guerre du Nord », sans que lesdits chefs de guerre, eux non plus, ne soient identifiés, et la nature des instructions, elle non plus ne soit précisée. Sur cette base et seulement celle-ci, un juge ivoirien a pu émettre un mandat d’arrêt international contre moi. », explique l’ancien ministre ivoirien dans son communiqué. A en croire Katinan Koné, il s’agirait du troisième mandat d’arrêt émis par les autorités ivoiriennes contre lui.
Katinan Koné veut saisir les instances internationales contre l’état
« Devant tant de persécutions, émanant d’actes graves de violation des droits de l’homme perpétrés contre moi, j’ai décidé de porter mon cas devant les instances internationales chargées de la protection des droits de l’homme en général, et ceux des réfugiés, en particulier.», a déclaré le baron de l’ancien régime dans son communiqué officiel. Pour mener à bien sa riposte contre le gouvernement ivoirien, Katinan Koné a décidé de saisir « Me Josette Kadji, avocate au barreau du Cameroun et domiciliée à Douala », en vue de poser quatre principales actions contre le gouvernement. Parmi les actions, l’ancien ministre envisage de ‘‘Saisir le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH) à Genève’’ et aussi porter son cas devant deux commissions africaines des droits de l’homme, en l’occurrence, « devant la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) à Banjul (Gambie) et devant la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples à Arusha (Tanzanie). ».