Avant le meurtre de Maëlys, il y’a eu l’assassinat du caporal Arthur Noyer, deux crimes que Nordahl Lelandais avait justifié par la thèse de la mort accidentelle. Les enquêteurs qui étudient toutes les pistes dans ces deux affaires ont aussi commandé une analyse psychiatrique du tueur pour évaluer son état de santé. Selon les conclusions rendues par les experts médicaux, l’ancien militaire de 35 ans serait en réalité un dangereux criminel qui a aussi le don de savoir manipuler les gens.
Nordahl Lelandais était-il conscient de ses gestes au moment de l’assassinat de Maëlys et du Caporal Noyer ? Pour les experts psychiatriques ayant évalué l’état de santé mental du meurtrier de Maëlys et du jeune chasseur alpin, l’ancien militaire de 35 ans était tout à fait conscient de ses faits et gestes pendant ces deux nuits sombres. Au cours des échanges avec les experts psychiatriques, Nordahl Lelandais avait quant à lui donner l’image d’un homme frappé par le syndrome de la double personnalité qu’il a manifestement du mal à contrôler : « J’ai tué Maëlys, cette pauvre enfant qui n’avait rien demandé. C’était comme dans un jeu vidéo. Ça ne peut pas être un mec normal qui a fait un truc pareil. Moi, j’adore les enfants et les animaux (…).Tout d’un coup, je suis sorti de mon corps. (…). Comme si j’étais à côté de la voiture, comme un fantôme qui vole à côté d’elle. Puis, j’ai déposé Maëlys dans l’herbe. Je ne savais pas quoi faire, je voulais que la deuxième personne qui est en moi parte ». Après avoir écouté la version de Lelandais, les enquêteurs en sont à la conclusion que l’ancien militaire de 35 ans était bel et bien conscient et responsable de ses actes, qu’il ne souffrait d’aucun « trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes ».
Lelandais, un tueur conscient et dangereux
Les experts vont encore plus loin dans leur analyse en mettant en décrivant une personnalité ‘‘avec une partie fonctionnant de façon à peu près adéquate à la réalité, et une partie fonctionnant en dépit des interdits avec des possibilités de passage à l’acte hétéro-agressif extrêmement important’’. Pour dire que Nordahl Lelandais présente le profil d’un tueur dangereux qui était bien conscient de tous ses actes, notamment lorsqu’il a tué la fillette de neuf ans, lorsqu’il a décidé de se débarrasser du corps de celle-ci pour éviter que les soupçons se détournent vers lui. Cette conclusion des experts s’avère plus qu’intéresse d’autant plus qu’elle consolide un peu plus la thèse d’un tueur en série qui opérait en tout discrétion, prenant soin d’effacer les traces du moins du mieux qu’il le pouvait. Sur le plan pénal, l’analyse psychiatrique remet donc en cause la thèse de la mort accidentelle mise en avant par Nordahl Lelandais pour justifier la mort de Maëlys. En gros, l’ancien militaire de 35 ans encours le risque d’être inculpé pour homicide volontaire sur une fillette de neuf ans.