Alassane Ouattara va-t-il se présenter en 2020 pour briguer un troisième mandat présidentiel ? La polémique a refait surface suite à une récente déclaration du chef de l’Etat sur la question. Selon le président ivoirien, à priori, la nouvelle constitution ne serait pas un frein à une nouvelle candidature, si elle devait toutefois se faire. Mais cette assertion du chef d’Etat ivoirien n’a pas convaincu toute l’opinion publique.
Alassane Ouattara a une nouvelle fois attisé la polémique sur la très fâcheuse question de son troisième mandat présidentiel. Accusé par certains de préparer le terrain pour une nouvelle candidature, le président ivoirien a relancé le suspens autour de ses ambitions politiques pour la présidentielle de 2020 : « la nouvelle constitution m’autorise à faire deux nouveaux mandats à partir de 2020. Je prendrai ma décision définitive qu’en ce moment-là, en fonction de la situation de la Côte d’Ivoire. La stabilité et la paix passent avant tout, y compris avant mes principes », a déclaré le président Alassane Ouattara le week-end dernier. Avant cette déclaration, le chef d’Etat avait révélé en novembre dernier, lors d’une interview qui s’est déroulée en marge du sommet UA UE, qu’il réservait sa réponse concernant le troisième mandat pour 2020. Cette nouvelle sortie du président a fait réagir la classe politique ivoirienne, et plus particulièrement ses alliés du PDCI RDA. Le parti d’Henri Konan Bédié qui s’était fixé pour objectif de revenir au pouvoir en 2020 avance vers son objectif dans une certaine confusion, d’autant plus qu’Alassane Ouattara n’a toujours pas déterminé sa position exacte concernant ce troisième mandat qui fait même du bruit dans son propre camp. Rappelons que la tendance pro-Soro qui évolue au sein du RDR reste convaincue qu’une nouvelle candidature du président ivoirien serait une erreur. Un journaliste ivoirien a pris le contrepied de la position défendue par le président ivoirien en affirmant que son troisième mandat serait anti-constitutionnel.
Le troisième mandat de Ouattara contesté par un journaliste
Avec l’adoption d’une nouvelle constitution, la limite d’âge pour prétendre à la magistrature suprême a été levée, un premier argument qui justifie légalement ce troisième mandat. Mais il est clairement indiqué dans cette nouvelle constitution que le président ivoirien n’est éligible qu’une seule fois pour un mandat de 5 ans. Et c’est justement sur cet argument que le journaliste ivoirien André Silver Konan remet en cause la légitimité de ce troisième mandat : « Constitutionnellement, Alassane Ouattara ne saurait être candidat éligible en 2020. Que dit notre loi fondamentale ? Elle dit ceci : « Le président de la République est élu pour cinq ans, au suffrage universel direct. Il n’est rééligible qu’une fois » (article 55 de la nouvelle constitution, adoptée en 2016). Si donc les mandats antérieurs de Ouattara sont annulés par la nouvelle constitution de 2016, sur la base de quelle constitution, gère-t-il le pays depuis sa réélection en octobre 2015 ? La constitution est claire là-dessus et je m’étonne que certains y décèlent des interprétations douteuses. Le président de la République de Côte d’Ivoire ‘‘n’est rééligible qu’une fois’’. On devrait même arrêter le débat à ce niveau. Cela veut dire qu’un président ivoirien, qu’il ait été réélu avant ou après 2016, ‘‘n’est rééligible qu’une fois’’. Point à la ligne. ».