Mort d’un étudiant de l’INJS : les manifestants gazés par la police à Treichville

by Amani Georges

La tension n’a toujours pas baissée d’un cran 24h après la mort d’un étudiant de l’INJS décédé faute d’une prise en charge du blessé dans l’infirmerie de l’Institut de formation. Après avoir envahi hier le pont HKB entraînant une forte perturbation de la circulation, des centaines d’étudiants ont convergé ce jeudi vers le pont de Gaulle à Treichville pour crier leur ras-le-bol et exiger de meilleures conditions d’études. Mais la police est intervenue en faisant usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants pour rétablir la circulation.

La mort d’un étudiant de l’INJS en Côte d’Ivoire suscite toujours l’indignation au sein de l’Institut de formation. Après avoir perturbé la circulation mercredi sur le pont HKB, des centaines d’étudiants ont envahi le pont de Gaulle ce jeudi pour une manifestation pacifique en soutient à leur camarade décédé suite à une négligence du corps médical. Pour tenir face aux gaz lacrymogènes tirés par la police, certains manifestants ont parés leur visage de citron pour atténuer les effets dégagés par le gaz. La marche blanche de soutien à l’étudiant mort a également créé des perturbations au niveau de la circulation dans la zone du marché de Treichville. Ce n’est pas la première fois que le corps médical est pointé du doigt dans ce genre de situation en Côte d’Ivoire. Dans la commune de Koumassi, des élèves ont envahi l’hôpital après le décès de leur prof qui avait fait un malaise en plein cours. Le décès de Dié Privat Eric, étudiant en troisième année de Licence à l’INJS, est survenu des circonstances plus ou moins similaires. En pleine de sport avec ses camarades, Dié Privat Eric est grièvement blessé à la nuque après un choc reçu contre la barre de poteau. Ses camarades décident donc de l’évacuer d’urgence dans le centre d’infirmerie de l’institut pour une prise en charge. Mais aucun médecin pour administrer les premiers soins à l’étudiant blessé à la nuque. Malgré leur fureur, les étudiants décident tout de même d’évacuer le blessé dans le centre de santé le plus proche mais à leur grande surprise l’ambulance qui est chargée d’évacuer les cas urgents n’est pas opérationnelle. L’un des étudiants véhiculés propose donc de conduire le blessé à l’hôpital de Marcory mais celui-ci décèdera malheureusement en cours de route.

Les étudiants de l’Injs confrontés à de nombreux problèmes

La mort de Dié Privat Eric a sans doute été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Selon une bonne partie des étudiants de l’INJS, les premières difficultés sont survenues après l’organisation des Jeux de la francophonie à Abidjan. Délogés de leurs cités réaménagées pour accueillir les différents athlètes, certains étudiants ne sont toujours pas entrés en possession de leur chambre. Plus inquiétant encore, la bourse d’étude aurait été refusée cette année à 46 étudiants pour des motifs que certains qualifient d’injustifiés. Désormais, les apprenants de l’INJS réclament plus que jamais de meilleures conditions d’études, et avec cette seconde journée de manifestation, il est clair que ceux-ci n’ont pas l’intention de reculer avant d’avoir obtenu gain de cause.

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