Les planteurs affichent grise mine en Côte d’Ivoire depuis quelques jours en raison de la dévastation à grande échelle de leurs plantations. En l’espace de quelques semaines, les chenilles ont déjà dévorés 20.000 hectares de surface de terre cultivée dans les localités situées essentiellement au centre et sud-est du pays. Certains paysans ont vu également leurs récoltes de cacao dévastées par l’Achaea catocaloides Guenée, appellation scientifique de ces insectes de ce désastre. Les chenilles s’érigent désormais comme le nouveau danger qui menace la production cacaoyère ivoirienne.
Le verger ivoirien dévoré par les chenilles
La Côte d’Ivoire est depuis quelques jours confrontée à une invasion sans précédents des chenilles dans les plantations ivoiriennes. En moins d’un mois, ces insectes ont déjà dévasté 20.000 hectares du verger ivoirien, laissant ainsi plusieurs producteurs dans une incompréhension totale : « un lundi, je suis allé dans mon champ, tout était normal. Le vendredi, il n’y a avait plus rien. C’était comme dans un mauvais rêve », explique Maxime Brou, un paysan dont la production cacaoyère n’a pas été épargnée par Achaea catocaloides Guenée (appellation des chenilles dans le langage scientifique). Le paysans ajoute également avoir perdu ‘‘quatre hectares de cacao’’ qui ont été ‘‘mangés par les chenilles’’, renchérit-il par la suite.
Un impact minimisé en Côte d’Ivoire
A en croire les agronomes du CNRA (Centre national de recherche agronomique), les dégâts causés par les chenilles dans les plantations n’auront aucun impact sur la production globale du pays : « il n’y a pas de risque de propagation hors de cette zone (…), il n’y aura pas d’incidence (sur les cacaoyers, ndlr) », affirme avec un ton rassurant Nanga Coulibaly du conseil du Café-cacao. A ce jour, le verger ivoirien compte environ 2 millions d’hectares. Les 20.000 Ha de surface de terres dévorées par les chenilles représentent des dégâts insignifiants comparés à la proportion agricole totale du pays. Mais la situation n’est pas pour autant prise à la légère par les chercheurs de CNRA. Les zones concernées ont déjà été circoncises, les plantations touchées aspergées de pesticides pour éliminer les dévoreurs.
Les paysans pleurent la destruction de leurs hectares
Les agriculteurs ivoiriens, en l’occurrence ceux qui vivent de la culture du cacao, sont indiscutablement les plus grandes victimes du désastre causé par les chenilles dans leurs plantations : « comment vais-je faire pour envoyer mes petits frères et mes enfants à l’école ? », laisse entendre François Kouakou Konan, un quadragénaire dont les récoltes ont été ravagées par les insectes. Et les choses ne vont pas s’améliorant car « en juin on a eu seulement quatre jours de pluie, puis plus rien. Nous avons peur qu’il y’ait une véritable famine », s’inquiète le chef du village d’Adonho, une des localités sinistrées.
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