L’élection présidentielle au Mali fait toujours la une de l’actualité dans les journaux maliens. A quelques heures de l’annonce des résultats du premier tour, la tension monte entre les partisans des 24 candidats qui se sont présentés au scrutin présidentiel du 29 juillet dernier. Dans le camp de l’actuel président, la victoire d’IBK ne ferait aucun doute, tandis que les partisans de son principal rival revendiquent eux aussi la première place dans ce scrutin. Avant l’annonce des premières tendances, certains remettent déjà en cause la crédibilité du verdict des urnes.
L’élection présidentielle au Mali n’a toujours pas livré ses chiffres, un silence qui alimente déjà la polémique autour des résultats du scrutin présidentiel. Candidat à sa propre succession, le président sortant Ibrahim Boubakar Keita avait face à lui 23 adversaires parmi lesquelles Moussa Mara, l’un de ses anciens premiers ministres. Si le scrutin s’est déroulée dans une ambiance plutôt tendue, de nombreux maliens ont été privés d’accomplir leur devoir civique dimanche dernier en raison de plusieurs attaques menés par des groupes armés basés dans le Nord du pays. Mais sans le dire ouvertement, l’opposition pointe du doigt la responsabilité du gouvernement dans l’empêchement du vote dans ces 767 bureaux qui ont été pris pour cible pour des groupes armés encore inconnus : « Les 767 bureaux se situent pour beaucoup dans des zones favorables à Soumaïla Cissé. Le gouvernement savait très bien, avant le vote, qu’il n’allait pas y avoir d’élection dans ces zones », révèle le directeur de campagne de Soumaïla Cissé, le principal rival au président sortant dans cette élection 2018 au Mali. La ville de Tombouctou située dans le nord du pays a été particulièrement touchée par ces attaques armés qui ont eu lieu le jour du vote. La non-tenue du vote dans ces 767 bureaux à priori favorables au chef de file de l’opposition va-t-elle influer sur les résultats du scrutin présidentiel ? Seule certitude, certains candidats se montrent déjà hostiles aux chiffres qui seront révélés par la Commission électorale : « Constatant les graves et multiples anomalies qui ont émaillé le processus électoral avant et pendant le scrutin du 29 juillet 2018. Constatant par ailleurs que l’élection n’a pu se tenir dans de nombreuses localités encore imprécises en termes d’électeurs et de communes concernées. Considérant la gravité des faits ainsi constatés, nous n’accepterons pas des résultats affectés par les irrégularités énoncées ci-dessus », a déclaré Modibo Koné. Le camp présidentiel a également reconnu quelques anomalies dans ce scrutin dans certaines localités, sans pour autant envisager la possibilité de saisir la Cour Suprême pour une éventuelle réorganisation du vote.
Un second tour qui s’annonce serré au Mali ?
« Nous savons qu’il y a une large avance du candidat IBK et que par la suite il y a deux candidats qui se tiennent au coude à coude…. Je me garde de donner des chiffres, contrairement à d’autres candidats. Nous respectons la loi », a révélé le directeur de communication du président sortant. Cette élection au Mali devrait comme en 2013 s’acheminer tout droit vers un second tour qui devrait à priori opposer le président IBK à son principal rival, l’opposant Soumaïla Cissé. Mais cette fois, l’avantage risque d’être du côté de l’opposant malien puisque des discussions sont déjà en cours avec d’autres candidats de l’opposition en vue de former une véritable coalition contre le pouvoir en place. Mais il faudrait pour cela qu’il y’ait un deuxième tour, car nombre de partisans du président sortant tablent sur une victoire nette dès le premier tour de leur candidat.