Les enjeux de la présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire ne sont plus un secret de polichinelle. Pour le RHDP, l’objectif est de présenter ayant le meilleur profil pour perpétuer les efforts entrepris par le président Ouattara Alassane. Quant au PDCI dirigé par Bédié, l’objectif visé est la reconquête du pouvoir d’Etat perdu en 1999 à la faveur du premier coup d’Etat militaire que le pays a connu en 1999. Après plusieurs mois de tensions, les deux principaux alliés au pouvoir depuis 2011 ont officialisé leur divorce, une séparation qui laisse la porte ouverte à la formation d’une nouvelle alliance entre le parti de Bédié et le Front Populaire Ivoirien.
Le choix de la ville de Gagnoa pour la tenue de la cérémonie d’hommage au président Henri Konan Bédié n’était pas fortuit. Ce week-end, le stade Biaka Boda de la ville de Gagnoa était paré aux couleurs du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire qui poursuit sa marche vers la reconquête du pouvoir d’Etat en 2020. Après avoir endossé l’accord politique, le PDCI dirigé par Henri Konan Bédié a officialisé il y’a quelques jours son départ du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Paix et la Démocratie, un départ justifié officiellement par la violation de plusieurs principes fondateurs de l’alliance. Mais ce retrait d’Henri Konan Bédié du RHDP n’était en réalité qu’une question de temps, eu égard des divergences d’opinions constatés ces derniers mois entre le PDCI et son principal allié du RDR actuellement au pouvoir. Que ce soit au RDHP ou au Parti d’Henri Konan Bédié, la présidentielle de 2020 reste à ce jour le principal objectif pour les deux prochaines années. Mais cette fois, le RDR pourra difficilement compter sur le soutien de son allié qui fait de l’alternance politique en 2020 sa première priorité. Pour revenir aux affaires, le PDCI multiplie les contacts depuis des mois avec le Front Populaire Ivoirien. Avant la rencontre entre Bédié et Affi au siège du PDCI, les jeunesses des deux formations politiques se sont également rencontré à la Maison du plus Vieux Parti de la Côte d’Ivoire. Lors de la dernière rencontre entre le président Bédié et Affi N’Guessan, le chef du PDCI a clairement laissé entendre que rien ne saurait s’opposer à une éventuelle alliance entre son parti et le FPI. Aussi, une délégation du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire récemment conduite par l’ancien ministre Jean- Louis Billon s’était rendue domicile de l’ex-première dame sortie il y’a quelques jours de prison suite à une décision d’Amnistie du président Ouattara Alassane. Avec ce rapprochement des deux adversaires d’hier qui se profile de jour en jour, faut-il craindre une résurgence des tensions lors de la présidentielle d’octobre 2020 en Côte d’Ivoire ?
Election ivoirienne en 2020, le calme avant la tempête ?
7 ans après la crise postélectorale ivoirienne, certains ivoiriens gardent encore en mémoire les heurts causés en marge de ce scrutin décisif en Côte d’Ivoire, des violences qui ont occasionné la mort de plus de 3000 personnes selon les sources officielles. Avec l’engouement des principales formations politiques pour la prochaine présidentielle et la montée des tensions, certains redoutent de nouvelles après la tenue de ce scrutin si capitale. Comme en 2010, les principales formations politiques du pays se retrouver sur l’arène politique mais avec un changement de décor. En lieu et place de la traditionnelle alliance PDCI RDR, l’on pourrait plutôt assister à la formation d’un nouveau couple entre le parti de Bédié et celui d’Affi N’Guessan Michel, une nouvelle alliance pour affronter le RHDP aujourd’hui constitué de cinq partis politiques et soutenu par une mouvance PDCI pro-RHDP.