Jean-Pierre Bemba a été débouté par la Commission électorale de son pays, au motif de certaines charges qui pèsent contre lui à la Cour Pénale Internationale. Acquitté il y’a un peu plus d’un mois par la CPI dans le procès ouvert contre lui pour crimes de guerre, l’ancien chef de milice congolais avait décidé de se présenter à la prochaine élection présidentielle en RDC prévue pour le 23 décembre 2018. Mais sa candidature déposée a été à la grande surprise rejetée par la Commission électorale congolaise, car toujours poursuivi par la CPI pour subornation de témoins, une seconde affaire dans laquelle il risque cinq ans. La liste définitive des candidats retenus sera connue officiellement le 19 septembre prochain, d’ici là l’ancien chef de milice aura-t-il le temps de faire valider son dossier déposé pour briguer la magistrature suprême du pays.
Sur les 25 candidats déclarés à l’élection présidentielle en RDC, 19 prétendants à la course à la présidentielle ont vu leur dossier être validé par la commission électorale. Parmi les candidats en lice pour cette présidentielle congolaise prévue pour le 23 décembre, Emmanuel Ramazani Shadary, le candidat désigné par le parti de l’actuel président congolais. Soupçonné de préparer un nouveau passage en force après l’expiration de ces deux mandats constitutionnels, Joseph Kabila a attendu dans les derniers instants avant de porter son choix sur la personne d’Emmanuel Ramazani Shadary, l’ancien ministre congolais chargé de l’intérieur. Mais cette élection en RDC risque de se dérouler sans Jean-Pierre Bemba qui a fait un retour triomphal dans son pays suite à son acquittement par la CPI. La Cour Pénale Internationale avait à la surprise générale, acquitté l’ancien chef de guerre qui était jugé pour crimes de guerres commis en RDC. Même si la relaxe a été prononcée en sa faveur, Jean-Pierre Bemba était toujours poursuivi pour subornation de témoins par la Cour Pénale Internationale. Parmi les candidatures invalidées, celles de trois anciens premiers ministres congolais, Antoine Gizenga, Samy Badibanga, Adolphe Muzito surtout celle de l’ancien chef de guerre Jean-Pierre Bemba. La raison évoquée par la commission électorale pour le rejet du dossier de Bemba est le procès toujours en cours contre lui à la CPI pour subornation de témoins. S’il a été blanchi pour crimes de guerre, l’ancien chef de milice n’a pas été acquitté dans l’affaire de subornation de témoins pour laquelle il risque cinq ans de prison. En réaction à ce recalage de sa candidature, Jean-Pierre Bemba a saisi la Cour Constitutionnelle qui devra définitivement se prononcer sur la validité de sa candidature. L’ancien chef de guerre a-t-il une chance de voir son dossier accepté pour la présidentielle en RDC du 23 décembre prochain ?
La défense de Bemba plaide pour la relaxe
Considéré comme l’un des principaux favoris à cette élection présidentielle congolaise, Jean-Pierre Bemba entend tout mettre en œuvre pour faire valider sa candidature au scrutin. Les avocats chargés de sa défense ont donc décidé de saisir la Cour Pénale Internationale pour une relaxe de leur client dans le procès en cours contre lui pour subornation de témoins. La défense du client se dit prête à un dédommagement financier des victimes dans cette affaire pour obtenir la relaxe de leur client. Rappelons que l’accusation avait requis cinq d’emprisonnement pour l’ancien chef de guerre dans cette affaire, avec une amende à la clé. Pour sa part, « La Chambre de première instance VII de la Cour pénale internationale a programmé une audience le 17 septembre 2018 pour rendre sa décision sur les peines à l’encontre de M. Jean-Pierre Bemba Gombo, M. Aimé Kilolo Musamba et M. Jean-Jacques Mangenda Kabongo ». La décision de la CPI sera donc rendue deux jours avant le 19 septembre, date à laquelle sera connue la liste définitive des candidats retenus par la CENI pour le scrutin présidentiel congolais.