Coopération Côte d’Ivoire Burkina Faso : Kaboré relance le TAC avec Ouattara

Amani Georges

Les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso reprennent des couleurs après plusieurs mois de tensions diplomatiques. Le président Roch Kaboré rencontrera son homologue ivoirien à Yamoussoukro du 29 au 30 juillet dans le cadre du TAC, le traité d’amitié et de coopération. A l’issue de cette rencontre entre les chefs d’Etats ivoirien et burkinabé, l’accent sera particulièrement placé sur le renforcement des liens commerciaux et des échanges économiques entre les deux pays, en évitant bien sûr d’évoquer les sujets qui fâchent.

Première visite officielle du président burkinabé en terre ivoirienne

Dans le souci de redynamiser les liens qui unissent la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, le président Kaboré se rendra ce week-end à Yamoussoukro pour y rencontrer son homologue ivoirien, SEM Alassane Ouattara. L’actualité ivoirienne est dominée par cette visite officielle du chef d’Etat burkinabé sur les terres ivoiriennes, la première depuis son investiture le 29 décembre dernier. Au sommet de ce tête-à-tête historique, la relance du TAC, le traité d’amitié et de coopération ivoiro-burkinabé. En raison des tensions diplomatiques qui existaient entre les deux pays l’an dernier, ce traité, qui est le cinquième de l’histoire entre les deux nations, ne s’est tenu. Mais depuis peu, on assiste à une normalisation des relations entre ivoiriens et burkinabés, comme en témoigne l’annulation des poursuites contre Guillaume Soro, le président de l’hémicycle ivoirien, qui était accusé par Ouaga d’avoir participé au putsch militaire au Faso.

Reprise de la coopération Côte d’Ivoire Burkina Faso sur fonds de tensions

Les relations ivoiro-burkinabé ont connu des heures sombres depuis la destitution de Blaise Compaoré du pouvoir en octobre 2014. Exilé sur le sol ivoirien, l’ex-dirigeant du Faso est toujours dans le collimateur de la justice burkinabé dans le cadre du procès Thomas Sankara tué en 1987. Mais la naturalisation de Blaise Compaoré est un obstacle que les autorités judiciaires du pays des hommes intègres ne sont pas encore parvenus à contourner. Si la Côte d’Ivoire a déjà livré quatre anciens membres du régiment présidentiel burkinabé à la justice de leur pays, il sera en revanche difficile d’extrader l’ancien président du Faso à cause de la citoyenneté ivoirienne qui lui a été accordée. L’annulation du mandat d’arrêt contre Blaise a même été démentie par un magistrat, preuve que le sujet est toujours d’actualité. Ce dossier ne sera sans doute pas évoqué au cours du TAC, car les deux chefs d’Etats veulent préserver les liens historiques et séculaires existant entre les deux peuples.

Les questions qui seront abordées au cours du TAC

Le traité d’amitié et de coopération, comme son nom l’indique, sera essentiellement axé sur la consolidation et le renforcement des échanges entre les deux pays. A l’issue de ce sommet, environ une dizaine d’accords seront signés entre les deux pays dans différents domaines : commerce, économie, développement, tourisme…
La question de l’insécurité en Afrique de l’Ouest sera également abordée par les deux dirigeants. La menace terroriste s’est considérablement accrue en Afrique subsaharienne ces dernières années avec plusieurs ayant déjà succombés dont le Burkina et la Côte d’Ivoire qui auraient été frappés par les mêmes djihadistes cette année. Toute la question est donc de savoir si les priorités de l’heure seront assez importantes pour faire oublier au peuple burkinabé le désir de voir Compaoré passer devant une juridiction du pays des hommes intègres.

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