Grogne sociale et pillages en Côte d’Ivoire : le gouvernement déploie l’armée

Kan Frédéric

En réponse à la grogne sociale et aux nombreux actes de pillages qui en ont suivi en Côte d’ivoire, le gouvernement a opté pour les grands moyens. Suite aux violentes manifestations qui ont secoué plusieurs villes du pays, l’Etat a décidé de déployer l’armée dans la capitale ivoirienne et ses environs. Au total, 7908 militaires seront déployés sur toute l’étendue du territoire ivoirien pour renforcer la surveillance de certains sites. Pour rappel plusieurs sièges, dont ceux de la CIE ont été saccagés et dévalisés.

Les nouvelles mesures de l’Etat ivoirien face à la contestation populaire

Face à la montée de la grogne sociale qui a débouché sur des scènes de pillages et de vandalisme en Côte d’Ivoire, la réaction du gouvernement ivoirien était très attendue. L’actualité ivoirienne était marquée la semaine dernière par une série de contestations populaires qui ont émaillé plusieurs grandes villes dont Bouaké où les manifestations ont fait un mort. De nombreux saccages avaient été observés en marge des protestations contre le coût élevé des factures d’électricité au pays. Pour apaiser les tensions et accélérer le retour au calme, l’Etat a décidé le mercredi 27 juillet 2016 de déployer l’armée sur le terrain. Cette décision intervient au moment où l’accalmie revient progressivement dans certaines villes qui ont été le théâtre de violences la semaine dernière.

Une présence militaire pour contenir la grogne sociale

Le gouvernement ivoirien a décidé d’envoyer l’armée sur le terrain après les scènes de pillages constatées en marge des protestations. En tout, un contingent de 7908 militaires a été mobilisé pour assurer la sécurité de certains sites. Le déploiement sera comme suit : 6771 éléments des forces de sécurité seront déployés dans les zones potentiellement sensibles et les 1137 soldats restants seront chargés du maintien de la paix à Bouaké, une ville où les manifestations ont tourné au vinaigre la semaine dernière. Ce jeudi matin, la présence militaire était visible dans plusieurs communes de la ville d’Abidjan épargnée jusque-là des contestations populaires.

Le gouvernement ivoirien fait le bilan des manifestations

Après les tensions, place au bilan. Le mercredi dernier, le porte-parole du gouvernement a dressé un état des lieux des dégâts occasionnés en marge des manifestations contre l’exorbitance du prix des factures délivrées par la compagnie ivoirienne d’électricité, la CIE. Selon le ministre Bruno Koné, les contestations populaires de la semaine dernière ont fait un mort et 12 blessés dont trois soldats et 9 civils. A ce jour 42 personnes sont actuellement en détention pour avoir participé aux scènes de pillages qui ont émaillé les villes de Bouaké, Tiassalé, Yamoussoukro, Daloa. Quant au bilan des dégâts matériels, il n’a pas encore été établi par les autorités, mais tout porte à croire qu’il s’élève à des dizaines de millions, voire même des centaines. Pour rappel, le siège d’une institution bancaire a été dévalisée par des voyous lors des manifestations de la semaine dernière.

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