Karine a aujourd’hui 21 ans, mais elle porte toujours en elle les séquelles d’un douloureux passé qui a gâché son adolescence. Entre l’âge de 5 et 8 ans, la jeune femme a été violée à diverses reprises sous le toit familial par un pédophile qui était hébergé par ses parents. En juillet dernier, la justice a condamné le violeur âgé aujourd’hui de 65 ans à une peine de 30 de prison ferme. En dépit de la condamnation du violeur, la victime réclame toujours justice. Cette fois, ce sont les services sociaux et l’Etat qui se retrouvent dans le collimateur de la jeune Karine.
A Rennes, l’affaire de viol de la jeune Karine lorsqu’elle était encore adolescente continue toujours de faire un grand bruit dans la presse. Si le violeur a déjà écopé d’une lourde sentence de 30 ans de prison ferme, la soif de justice de la victime est loin d’être satisfaite. Karine tient aussi l’Etat, plus particulièrement les services sociaux, aussi pour responsable du calvaire qu’elle a enduré sous le toit familial lorsqu’elle était âgée de 5 ans. Jusqu’à ce qu’elle atteigne l’âge de 8 ans, la jeune femme était régulièrement victime de viol sous le toit de ses parents, sous le regard insensible de ces derniers. Pis, l’auteur du viol répétitif subi par Karine durant son adolescence était un proche que la famille avait décidé d’héberger sous son toit. Le pédophile Roland Blaudy, âgé aujourd’hui de 65 ans, a reconnu en juillet dernier être l’auteur de cette agression sexuelle sur mineure, ce qui lui a valu 30 ans de réclusion ferme derrière les barreaux. Les parents de la jeune femme ont quant à eux écopé de deux ans de prison avec sursis pour la mère et trois ans de prison pour le père, au motif d’avoir menacé leur fille de dénoncer sa situation. Mais par-dessus tout, la jeune femme tient aussi pour responsable les services sociaux qui sont restés les bras croisés alors que sa situation avait été à maintes reprises signalée. Plus intriguant encore, les services sociaux n’ont pas bronché mot alors que la mère de Karine avait été reconnu coupable d’infanticide sur l’un de ses nourrissons qu’elle avait poignardé de 130 coups de couteaux : « Je voudrais simplement que la justice reconnaisse ses erreurs pour que le système change. S’il avait fonctionné normalement, je n’aurais jamais subi tout ça… Comment se fait-il qu’on m’ait laissée dans cette famille, alors qu’Anne-Marie avait déjà été condamnée pour un infanticide? Et puis, il y a eu tous ces signalements… La justice aurait dû me protéger, elle ne l’a pas fait. », a expliqué la victime. Mais il est difficile d’évoquer l’inaction des services sociaux car à l’époque, la gendarmerie avait ouvert une enquête sur cette affaire. Interrogée, l’adolescente qu’elle était refusait de dire la vérité, de peur de subir de violentes représailles de la part de ses parents.
Des parents complices du viol de leur fille ?
Durant le procès, le violeur est directement passé aux aveux en reconnaissant les faits. Mais cela n’a pas été le cas pour les parents de Karine à qui il était reproché d’avoir fermé les yeux sur cet énorme scandale de pédophilie : « le fait que Roland Blaudy dise la vérité dès le premier jour, ça m’a vraiment soulagée. J’avais un petit espoir qu’Anne-Marie et René disent qu’ils savaient ce qui se passait sous leur toit, quand Blaudy leur donnait de l’argent pour aller acheter des cigarettes ou de l’alcool et qu’ils me laissaient seule avec lui… En fait, je crois qu’ils n’ont toujours pas compris la gravité de leurs actes. Leurs regrets n’étaient même pas sincères, ça ne m’a fait ni chaud ni froid. De toute façon, pour moi, ils n’existent plus. ».