Baisse du coût des transports en Côte d’Ivoire: pourquoi certains refusent encore?

by Amani Georges

Entrée en vigueur en Côte d’Ivoire depuis le 1er août 2016, la baisse du coût des transports n’est pas encore effective sur l’ensemble du territoire national. Un peu plus de 48 heures après la mise en application de la mesure, le bilan est mitigé dans le district d’Abidjan et dans plusieurs villes de l’intérieur. Malgré l’appel d’Ibrahim Diaby, directeur général du Haut conseil des entreprises exerçant dans le domaine routier au pays, certains transporteurs refusent toujours de réduire les tarifs. Voici les raisons qu’ils évoquent.

Les transporteurs ivoiriens appelés à réduire leurs tarifs

La baisse du coût des transports, mise en application depuis le 1er août 2016 sur toute l’étendue du territoire ivoirien, est encore loin d’être une réalité. Au cœur de l’actualité ivoirienne, toujours ce bras de fer qui oppose le Haut conseil du patronat des entreprises de transport routier de Côte d’Ivoire (HCPETR-CI) et certains transporteurs d’Abidjan et de l’Intérieur. Le vendredi 29 juillet dernier, HCPETR-CI était porteur d’une bonne nouvelle aux populations ivoiriennes, celle de la réduction des tarifs de déplacement dans la capitale économique et ailleurs : « Dès le 1er août 2016, toutes les lignes au niveau du district d’Abidjan qui sont supérieures à 200 frs CFA baissent automatiquement de 50 frs », avait affirmé Ibrahim Diaby, le premier responsable du Haut conseil. Cette réduction, relative en fonction des lignes, varie en fonction des axes routiers et des zones à relier. Par exemple, certaines lignes de l’intérieur qui comme l’axe Abidjan-Bouaké qui était auparavant de 6000 frs, connaît une baisse 1000 frs et s’établit désormais à 5000 frs Cfa. Mais deux jours après l’instauration de cette mesure, certains conducteurs refusent toujours de réduire les prix, et ce refus n’est pas sans raison.

Polémique sur la diminution du coût des transports sur l’axe Abidjan Korhogo

Selon le directeur général du HCPETR-CI, le tronçon reliant la capitale économique de Côte d’Ivoire à la ville de Korhogo était de 10.000 frs. Mais après l’application de la baisse, les coûts s’établissent désormais à 8.000 frs, soit une réduction appliquée de 2000 frs. Mais cette version donnée par le Haut Conseil est contestée par une bonne partie des usagers de la ligne Abidjan-Korhogo : « bien avant que les prix ne baissent, j’ai toujours payé 8000 francs pour me rendre chez moi à Korhogo. Donc si normalement les prix doivent baisser de 2000 frs, on doit payer 6000 francs et non 8000 francs comme vous le constatez actuellement », confie à notre équipe dépêchée à Adjamé Ouattara Inza, un passager qui embarquait ce matin pour la région du Poro. Plusieurs voyageurs interrogés sur les lieux ont confirmé avoir payé par le passé 8000 francs Cfa pour se rendre à Korhogo, et ce bien avant que la mise en application de la mesure de réduction des prix.

Pourquoi certains transporteurs refusent de revoir leurs tarifs à la baisse ?

« Moi je suis d’accord pour diminuer les prix, mais le syndicat qui est responsable de notre gare nous a interdit de le faire à cause de son droit de chargement, parce qu’il dit qu’il ne va rien enlever sur le prix de son chargement », explique un conducteur ayant requis l’anonymat. La réduction n’est pas encore effective partout en Côte d’Ivoire car à l’évidence, certains syndicats refusent de se rallier à la décision prise par le Haut conseil du patronat des entreprises de transport routier au pays. Le même constat a été établi par Ibrahim Diaby, une journée après l’instauration des nouvelles tarifications, affirmant « qu’il y’a encore des réglages à faire dans ce processus ».
Toute la population se demande de quel moyens useront les autorités pour contraindre les réticents à obéir aux nouvelles règles.

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