A l’heure où la Côte d’Ivoire poursuit sa marche vers la réforme constitutionnelle initiée par le président ivoirien, le bras de fer entre l’opposition et le chef d’Etat gagne en intensité. Le lundi 1er août 2016, le CODE, collectif des 23 formations politiques opposées au projet de révision de la constitution ivoirienne, a réitéré son engagement à barrer la route au président Alassane Ouattara. C’est la décision qui ressort de la dernière conférence animée par la coalition des 23 partis dont le FPI, le principal opposant à l’actuel régime ivoirien.
Les opposants ivoiriens se mobilisent contre la révision de la constitution
En Côte d’Ivoire, le référendum sur la nouvelle constitution continue toujours d’attiser les flammes entre l’opposition et le pouvoir en place. Au centre de l’actualité ivoirienne, ce nouvel appel du CODE 23, le collectif des partis de l’opposition démocratique, à faire front commun contre le projet de réforme constitutionnelle lancé par le président ivoirien il y’a de cela quelques mois. Le lundi 1er août 2016, la coalition a animé une nouvelle conférence à Abidjan pour marquer de plus belle sa désapprobation contre la révision de la constitution ivoirienne. Mais les opposants à la nouvelle constitution ivoirienne veulent désormais joindre l’acte à la parole. A l’issue de la conférence du lundi, les grandes lignes du combat contre la modification de la législation du 23 juillet 2000 ont été exposées sans toutefois donner des précisions exactes sur la feuille de route des 23 partis opposés à ce référendum déjà boudé par quelques ivoiriens lors de la révision de la liste électorale.
Ce que prévoit de faire l’opposition contre le projet de réforme constitutionnelle
L’idée d’un boycott généralisé pour dénoncer la révision de la constitution en Côte d’Ivoire est une théorie qui a été balayé par les opposants au cours de la conférence animée le 1er août 2016 : « Nous ne ferons pas plaisir à qui que ce soit en demandant un boycott », affirme haut et fort Bamba Moriféré, le porte-parole du collectif des 23 partis coalisés contre le projet d’Alassane Ouattara. Sa position trace les sillons d’une probable participation de l’opposition au vote sur le référendum constitutionnel qui sera organisé fin octobre selon la feuille de route définie par la commission électorale indépendante ivoirienne. Pourtant, la coalition n’a lancé aucun appel direct à l’endroit de leurs militants pour voter contre l’instauration de la troisième République. Quoique les contours de l’action qui sera menée contre le projet de réforme des textes fondamentaux du pays restent encore flous, il faut s’attendre d’ores et déjà à un véritable bras de fer entre le président ivoirien et les opposants au projet de révision constitutionnelle : « nous nous battrons pour que les ivoiriens, massivement rejettent cette constitution et nous sommes convaincus qu’il en sera ainsi », poursuit le porte-parole du CODE sous un ton assez optimiste.
La thèse d’un boycott étant écartée par la coalition, la seule option pour protester contre le passage à une nouvelle constitution en Côte d’Ivoire reste donc la voie référendaire. Aujourd’hui, toute la question est de savoir si les militants suivront les consignes de vote de leurs différents partis politiques en cas d’un éventuel appel à participer au référendum d’octobre prochain. On se rappelle encore du scrutin présidentiel d’octobre dernier qui avait été boycotté par les militants de l’opposition, comme en témoigne les piètres scores enregistrés par les candidats opposés au président Ouattara.