Ce n’est pas de sitôt que la communauté homosexuelle vivant en Tanzanie pourra ouvertement s’afficher publiquement. Le gouverneur de Dar Es Salam, capitale économique de ce pays d’Afrique de l’Est, a ouvertement déclaré la guerre aux homosexuels depuis quelques jours. Au cours d’une conférence de presse, Paul Makonda a appelé ses administrés à une franche collaboration pour mettre aux arrêts toutes les personnes qui s’adonnent à cette pratique. La loi tanzanienne à l’encontre des gays est l’une des plus sévères du continent africain à ce jour. Soucieux de préserver son identité religieuse, le pays a même fait renvoyer dans leur pays d’origine quelques sud-africains qui militaient pour la cause homosexuelle.
La chasse aux homosexuels est officiellement ouverte en Tanzanie, plus particulièrement dans la capitale Dar Es Salam où cette pratique commence à gagner du terrain : « J’ai des informations faisant état de la présence de nombreux homosexuels dans notre province…Ces homosexuels s’en vantent sur les réseaux sociaux. A partir d’aujourd’hui jusqu’à dimanche, donnez-moi leurs noms », a martelé Paul Makonda, le gouverneur de la capitale économique tanzanienne. A en croire le premier magistrat de Dar Es Salam, l’homosexualité est une pratique « foule au pied les valeurs morales des Tanzaniens et de nos deux religions chrétienne et musulmane ». La Tanzanie est un pays majoritairement musulman et chrétien. Le gouverneur de Dar Es Salam est par ailleurs de confession chrétienne. L’homosexualité aujourd’hui considéré comme un crime dans ce pays d’Afrique de l’Est. Selon les lois en vigueur, cette pratique est punie d’une peine de réclusion ferme pouvant aller à 30 ans de prison jusqu’à la perpétuité. En dépit des possibles tensions diplomatiques que cette chasse aux homosexuels tanzaniens pourrait entraîner, le gouverneur de la province la plus riche du pays se dit prêt à assumer les conséquences : « Je sais que lorsque je dénonce l’homosexualité il y a des pays qui sont fâchés contre moi. Mais je préfère courroucer ces pays que courroucer Dieu », a poursuivi Paul Makonda lors de sa conférence de presse. Ce n’est pas la première fois que le pays déclare la chasse aux personnes gays. Dans le but de préserver son identité religieuse et culturelle, la Tanzanie avait fait expulser dans leurs pays d’origine trois sud-africains qui militaient pour la cause des homosexuels. L’année dernière, le gouvernement était sur le point de passer à un niveau supérieur dans cette guerre aux homosexuels en dévoilant une liste sur Internet des tanzaniens qui s’adonnent à cette pratique. Mais le gouvernement finira par renoncer à cette stratégie pour plusieurs raisons. En Afrique subsaharienne, la communauté gay qui milite pour une reconnaissance a du mal à se faire accepter. Mais sur le continent africain, un seul état fait exception dans cette chasse aux gays, la République Sud-africaine.
Les homosexuels sont les bienvenus en Afrique du Sud
S’ils sont souvent pris à partie dans la majorité des pays africains, les homosexuels sont les bienvenus en Afrique du Sud. A titre de rappel, le pays a légalisé depuis 2006 le mariage entre personnes de même sexe. Les couples homosexuels ont aussi eu le droit à l’adoption depuis 2006 en Afrique du Sud qui reste le premier pays du continent à avoir officiellement légalisé l’homosexualité. Dans le pays de l’apartheid, la province la plus touchée par ce phénomène d’homosexualité reste Le Cap. Cette ville accueille chaque année de nombreux couples homosexuels venus des quatre coins du monde pour des séjours. A l’échelle mondiale, l’Inde vient aussi d’autoriser le mariage entre personnes de même sexe, mais cette pratique aura du mal à se frayer un chemin sur le continent africain.