Hausse des prix du carburant : Macron face à une nouvelle fronde sociale

Kohan Kioshiko

La hausse des prix du carburant suscite une vive polémique en France depuis quelques semaines. Si le gouvernement continue toujours de mener campagne pour expliquer le bien-fondé de cette décision, les français de plus en plus réticents à cette mesure, envisagent de descendre dans les rues. Plusieurs manifestations éclatées sont prévues un peu partout en France pour le 17 novembre prochain, des manifestations qui bénéficient de la caution de l’opposition française. Au plus bas dans les sondages, Emmanuel Macron risque encore de voir sa côte de popularité s’effriter pour ce mois de novembre à la faveur de cette nouvelle fronde sociale qui se profile à l’horizon.

Edouard Philippe et son gouvernement sont toujours en campagne pour la nouvelle taxe sur le prix du carburant en France, alors que le président Macron s’apprête à faire face à une nouvelle fronde sociale. Lors de sa visite au Vietnam, le premier ministre français n’a pas manqué de rebondir sur la nécessité de cette hausse des tarifs de l’essence et du gasoil : « J’entends parfaitement la grogne, le mécontentement parfois, la colère aussi qui peut s’exprimer, mais je dis aujourd’hui comme je l’ai toujours dit qu’il n’y a pas de solution magique au problème du dérèglement climatique. Il faut pouvoir inciter nos concitoyens à changer un certain nombre de comportements qui sont problématiques du point de vue des équilibres environnementaux […] Théoriquement, tout le monde est d’accord mais en pratique, c’est difficile. Il faut accompagner ça. Il faut que les gouvernements essaient de dire à la fois. Attention il faut changer les comportements, mais en même temps qu’ils accompagnent leurs concitoyens pour que ces changements soient possibles », a souligné Edouard Philippe. En dépit des raisons avancées par le gouvernement, la grogne sociale contre la hausse du prix du carburant ne faiblit pas. Des manifestations sont d’ailleurs prévues dans plusieurs régions de la France pour le 17 novembre prochain. Mais le gouvernement reste toujours ferme sur sa décision, ‘‘pas de moratoire’’ dans l’application de cette mesure, a souligné le ministre de l’économie Bruno Le Maire. Abordant dans la même direction que le premier ministre, Bruno Le Maire a insisté ce lundi sur le plateau de BFMTV la nécessité d’accompagner la transition écologique : « La bonne solution, ce n’est pas de revenir en arrière sur cette transition, c’est de l’accompagner… Nous ne devons pas renoncer à notre objectif d’avoir des transports moins polluants ». Cette nouvelle hausse du prix du carburant intervient alors que la côte de popularité du président Macron est au plus bas. Selon le dernier sondage réalisé par YouGov, le chef d’état français a perdu 4 points dans les sondages et voit sa popularité s’établir autour de 21%. A l’inverse, le premier ministre se maintient toujours avec 27%. Plus inquiétant dans ce sondage, l’action gouvernementale qui est de plus en plus critiquée par les français. Selon l’enquête d’opinion, seuls 20% de français approuvent aujourd’hui l’action du gouvernement, tandis qu’ils sont 71% à désapprouver l’action gouvernementale.

Signatures record pour une pétition contre la hausse du carburant

Habitante de Seine-et-Marne, Priscillia Ludosky a récemment lancé une pétition sur la toile contre la nouvelle taxe instaurée sur le prix du carburant. Mais l’autoentrepreneuse était loin de se doter que sa pétition récolterait un si grand succès. La pétition lancée par Priscillia Ludosky a récolté à ce jour près de 750 000 signatures, preuve de l’ampleur de la fronde sociale à laquelle est confronté le président français. Comme de nombreux français, Priscillia Ludosky sera elle aussi dans les rues pour manifester le 17 novembre contre cette taxe sur le prix de l’essence en France. Déjà mal en point dans les sondages, Macron risque de voir encore sa côte de popularité couler avant le passage au nouvel an.

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