Disparus du Fort de Tamié : de nouveaux éléments pourraient accabler Lelandais

Nordahl Lelandais n’a toujours été blanchi dans l’enquête sur les disparus du fort de Tamié. Si depuis sept ans l’enquête piétine au niveau de la justice, les parents de Jean-Christophe Morin et Hamed Hamadou ont été reçu dans l’après-midi du mardi par le juge d’instruction en charge de leur dossier. Pour l’heure, rien n’a encore filtré de cette rencontre entre les familles de deux personnes portées disparues et le juge. Mais à en croire les parents, certains éléments en leur possession pourraient bien faire avancer l’enquête pour savoir si éventuellement les deux victimes auraient déjà croisé leur chemin de l’ancien militaire avant qu’ils ne disparaissent sans donner signe de vie. Mais ces pièces à convictions ne sont pour l’instant pas encore analysées par le juge d’instruction.

L’affaire des disparus du fort de Tamié est une enquête toujours en cours pour de nombreuses raisons. Mais le tâtonnement judiciaire inquiète de plus en plus les familles et proches de Jean-Christophe Morin et Hamed Hamadou, qui n’avaient plus donné signe de vie depuis septembre 2011 pour le premier et septembre 2012 pour le second. Faute de preuves et de pistes, ces deux enquêtes n’ont pas connu une réelle orientation, jusqu’à ce que les révélations de Nordahl Lelandais dans les affaires Maëlys et Arthur Noyer le positionnent sur la liste des potentiels suspects. Pour l’instant, la justice de Chambéry qui s’occupe de l’affaire ne dispose d’aucune preuve solide reliant l’ancien militaire de 35 ans à ces deux disparitions. Mais l’enquête pourrait évoluer avec de nouveaux éléments à charge, notamment deux téléphones portables appartement à Jean-Christophe Morin. Ces téléphones avaient été retrouvés peu de temps après sa disparition alors qu’il se rendait à un festival de musique électro au Fort de Tamié. Ces pièces à conviction avaient été pourtant été retrouvées par la sœur de Jean-Christophe Morin dans son camion de camping : «Je les possède toujours ces deux téléphones. Je les ai retrouvés dans son camion camping-car lorsqu’il vivait à Sallanches, au lac de Passy. Ils sont à disposition. Mais si personne ne vient les récupérer, ils ne servent à rien». Mais en juillet dernier, la juge d’instruction chargée de l’affaire avait jugé irrecevable les deux téléphones dans les pièces à conviction du dossier, un refus qui suscité une vive colère chez les Morin. Pour le père du disparu, «Si on n’utilise pas ces téléphones, c’est se priver d’éléments ou d’indices utiles. C’est entraver l’enquête». Les avocats engagés par les deux familles de disparus ont eux-aussi marqué leur étonnement après le refus de la juge d’instruction de soumettre à analyse ces pièces à conviction : «Il est bien paradoxal de ne pas exploiter ces téléphones qui contiennent des répertoires, des noms, des contacts et un journal d’appel. Autant d’indices qui peuvent s’avérer essentiels à la procédure. Autant de contacts qui peuvent permettre de retracer des liens avec telle ou telle personne».

Jean-Christophe et Hamed disparus lors du même festival

Entre la disparition de Jean-Christophe Morin et celle de Hamed Hamadou, on note une année d’intervalle. Mais les deux individus ont pourtant été portés disparus en se rendant au même festival, le festival électro au Fort de Tamié. Jean-Christophe Morin s’était rendu à ce festival en septembre 2011 et n’a plus donné signe de vie, tandis qu’Hamed Hamadou a lui aussi été porté disparu après qu’il se rendait à ce même évènement en septembre 2012. L’analyse des téléphones est une étape capitale dans l’enquête sur la disparition de Jean-Christophe, comme on a pu le constater dans l’affaire Noyer où les bornages téléphoniques ont permis d’établir une connexion entre Lelandais et le chasseur alpin.

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