Côte d’Ivoire : passe d’armes entre Guikahué et Adama Bictogo

Kohan Kioshiko

Le fossé entre le PDCI et le RDHP se creuse de plus en plus en Côte d’Ivoire. Désigné président du comité d’organisation du parti unifié, l’ancien ministre Adama Bictogo multiplie les sorties médiatiques depuis quelques temps, a l’instar du secrétaire exécutif du parti d’Henri Konan Bédié. A l’approche du congrès, plusieurs cadres PDCI se sont réunis la semaine dernière pour dire non à la rupture entre les deux alliés qui codirigent le pouvoir depuis 2011. Mais cette posture des cadres du parti favorables au RHDP a été dénoncée par le secrétaire exécutif du plus vieux parti politique ivoirien.

La réponse de l’ancien ministre Adama Bictogo au secrétaire exécutif du PDCI n’a pas tardé. A l’approche du congrès du RHDP, de nombreux cadres PDCI ont envisagé de dire non à la rupture entre leur parti politique de base et la nouvelle alliance au pouvoir. Mais cette démarche n’a manifestement pas été appréciée par le secrétaire exécutif du parti d’Henri Konan Bédié, l’ancien ministre Maurice Kacou Guikahué. Le numéro 2 du parti démocratique de Côte d’Ivoire a d’ailleurs annoncé qu’une restructuration aura lieu après la tenue du congrès du 26 janvier prochain. Les cadres PDCI qui iront au congrès pourraient donc perdre leur statut après cette convention si l’on en croit le secrétaire exécutif. Pour Guikahue, ces cadres qui militent désormais pour une réconciliation entre les présidents Ouattara et Bédié se tromperaient de combat puisque le PDCI ne serait pas à l’origine du divorce entre les deux alliés : «Ils ont créé, eux-mêmes, les conditions de la rupture. Ce sont eux qui ont donc rompu et non Bédié. Nous étions dans le groupement et ils nous ont laissés pour aller faire le parti unifié. Donc, ils ont rompu. Cela voudrait dire que s’ils disent non à la rupture, ce n’est pas vers le PDCI qu’ils doivent venir. Ils doivent aller vers le président Ouattara parce que c’est lui qui a rompu ».

Les cadres menacés d’éviction par Guikahue

« Tous ceux qui vont mettre leurs pieds au congrès constitutif (du RHDP), de facto, sont dans le parti unifié. Notre loi ne permet pas la fédération des partis politiques. Tous les partis politiques qui vont y aller, en principe, sur le plan de la méthodologie, devraient faire des congrès de dissolution, avant le 26 janvier. Même s’ils ne font pas ces congrès de dissolution et qu’ils arrivent au Congrès du 26 janvier, les statuts du parti unifié adoptés, de facto, leur dissolution s’impose. Donc, Bictogo a parfaitement raison », a poursuivi le numéro 2 du PDCI. Mais cette sortie médiatique du secrétaire exécutif a été vivement critiquée par le ministre Adama Bictogo : «Je n’avais pas envie de répondre à Guikahué. Mais, j’aimerais dire qu’en politique, il y’a des vertus, contrairement à ce qu’on pense. C’est la constance, la cohérence et le courage. Nous, nous sommes constants. Cela fait 13 ans que nous avons conçu d’aller au parti unifié. Ça fait 13 ans qu’on a eu le même discours pour dire aux Ivoiriens que la solution passe par le Rhdp. Aujourd’hui, le secrétaire exécutif du PDCI Kacou Guikahué, pour des raisons qui lui sont personnelles, dit autre chose, libre à lui. Le Rhdp est dans le temps. Et tous ceux qui sont ici sont dans le temps. Nous considérons qu’à travers les élections locales, de par le leadership de notre président Alassane Ouattara, de par la qualité des compétences au sein du Rhdp, nous restons la seule alternative crédible pour la Côte d’Ivoire. La seule alternative, gage de paix et de stabilité pour la Côte d’Ivoire. Par conséquent, en 2020, le Rhdp gagnera ces élections».

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