Après la coupure d’internet et des SMS, les autorités congolaises viennent de priver une correspondante de RFI de son accréditation. Florence Morice qui couvre l’élection présidentielle congolaise s’est vue notifier le retrait de son accréditation de journaliste ce mercredi 2 janvier dans un communiqué officiel lu par le ministre congolais de la communication. Rappelons que la Radio internationale n’émet plus dans la capitale Kinshasa et aussi dans d’autres provinces du pays comme Goma, Lubumbashi ou encore Bukavu. Cette suspension intervient alors que les résultats provisoires de la présidentielle en République démocratique du Congo sont attendus au plus grand tard pour ce dimanche 6 janvier 2019, un scrutin qui ne s’est officiellement pas tenu dans certaines provinces du pays comme Beni.
A quelques jours de l’annonce des résultats provisoires des élections en RDC, les autorités congolaises ont annoncé ce mercredi, le retrait de l’accréditation de la journaliste Florence Morice, correspondante pour le compte de RFI. Selon Lambert Mende, par ailleurs porte-parole du gouvernement, la correspondante de Radio France Internationale en RDC aurait enfreint «la loi sur la Commission électorale nationale indépendante et le non-respect du code de bonne conduite des journalistes étrangers pendant les élections». Conformément au code électoral, seule la CENI est habilitée à donner les résultats ou tendances partielles du scrutin présidentiel qui s’est tenu le 30 décembre dernier, une restriction que la correspondante de RFI aurait probablement ignoré selon le porte-parole du gouvernement congolais. Outre la journaliste frappée d’une sanction, la Radio publique Française a également été sanctionnée par les autorités congolaises à quelques jours de la publication des résultats provisoires du scrutin. Selon le ministre de la communication, les autorités congolaises reprochent à la Radio Internationale d’avoir proclamé «les résultats, les tendances, alors qu’il n’y a que le président de la Céni qui peut proclamer les résultats et les tendances. Des faux résultats d’ailleurs pour préparer les contestations stériles.» a fait savoir Lambert Mende ce mercredi. C’est donc la raison pour laquelle «le signal de RFI est coupé dans toutes les villes du Congo parce que nous n’allons pas laisser une station mettre de l’huile sur le feu au moment où nous attendons la compilation des résultats provisoires», explique le ministre de la communication. Tout naturellement, la radio française conteste cette décision tombée ce mercredi. Un recours a donc été déposé auprès des autorités congolaises pour permettre à la correspondante Florence Morice de bénéficier à nouveau de son accréditation de journaliste : «J’ai reçu des arguments que RFI invoque, nous allons les examiner en commission. Nous allons écouter les arguments de RFI. Si c’est valable on y répondra positivement, si ce n’est pas valable, nous maintiendrons la mesure, nous sommes un État de droit », a fait savoir ce mercredi Lambert Mende. Outre la censure de RFI, rappelons que l’accès à internet a été coupé depuis le 31 décembre par les autorités congolaises.
Avant l’annonce des résultats, les opposants clament victoire
En attendant de connaître les premières tendances du scrutin, les principaux opposant à la coalition au pouvoir, sont montés au créneau pour annoncer la défaite du camp Kabila dans ce scrutin. Quelques heures seulement après la fermeture des bureaux de vote, le directeur de campagne de Félix Tshisekedi, avait annoncé qu’il était en tête après le dépouillement d’un tiers des bulletins de vote. Selon Vittal Kamerhe, le deuxième homme de cette présidentielle serait le candidat de la coalition Lamuka, le candidat Martin Fayulu. Mais dans le camp de ce dernier, on annonce également la victoire de la coalition Lamuka dans cette élection en RDC en attendant les premières tendances de la Commission électorale Indépendante.