Libération de Gbagbo et Blé Goudé : le gouvernement appelle à la réconciliation

Kohan Kioshiko

ACQUITTEMENT DE LAURENT GBAGBO – La Cpi a rejeté ce mercredi l’appel de l’accusation qui plaidait pour un maintien en détention de l’ancien dirigeant ivoirien.

La libération de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé a été confirmée cet après-midi par la CPI à l’issue d’une audience. Dans la matinée du mardi, la chambre de première instance avait ordonné l’acquittement de l’ancien président ivoirien et son protégé Charles Blé Goudé. Comme il fallait s’y attendre, cette décision a été contestée par l’accusation qui a plaidé ce mercredi pour un maintien en détention de l’ancien dirigeant ivoirien. Mais l’appel introduit par le Procureur a été rejeté par la CPI, faisant ainsi de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé deux personnalités libres de leur mouvement. Face à la décision des juges de la Cour Pénale Internationale, le gouvernement ivoirien a lancé un message d’apaisement et appelé au calme, suite aux manifestations survenues dans plusieurs quartiers d’Abidjan contre cette décision de la Cour.

Face à l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, le gouvernement ivoirien joue la carte de l’apaisement et de la réconciliation. Dans un communiqué rendu public ce mercredi à l’issue du conseil des ministres, le gouvernement ivoirien a déclaré avoir pris acte de la décision de la Cour Pénale Internationale. Si la joie était dans le camp des pro-gbagbo à l’annonce du verdict, le sentiment inverse a été observé dans plusieurs quartiers favorables au pouvoir en place, en l’occurrence les communes d’Abobo et d’Anyama. Suite à la décision d’acquittement rendue mardi par la chambre de première instance, plusieurs jeunes sont descendus dans les rues pour protester contre la libération du dirigeant ivoirien. Des barrages ont été érigés dans plusieurs quartiers d’Anyama et des pneus ont été brûlés, signe de colère des victimes. Rappelons que le lundi, une manifestation des victimes dans la capitale ivoirienne a été dispersée par les forces de l’ordre. Le mercredi, la commune d’Abobo, largement favorable au président Ouattara, criait son mécontentement suite à la libération de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Devant la mairie de ladite commune, plusieurs barrages ont été érigés par des manifestants en colère qui ont incendiés des pneus sur les principales artères de la commune. Face à ce regain de tension, le gouvernement ivoirien a décidé de jouer la carte de l’apaisement.

L’appel à la réconciliation du gouvernement ivoirien

« Le mardi 15 janvier 2019, la Cour Pénale Internationale (CPI) a rendu une décision portant acquittement et libération immédiate de l’ancien Président Laurent Gbagbo et de Monsieur Charles Blé Goudé. Dans les heures qui ont suivi cette décision, des manifestations localisées de joie, d’une part et de désapprobation, d’autre part, ont été constatées dans certains quartiers d’Abidjan et quelques localités de l’intérieur du pays. Le Gouvernement prend note de la décision rendue par la Cour Pénale Internationale. Le Gouvernement souhaite que cette décision aille dans le sens de la décrispation dans notre pays, telle qu’engagée par le Président de la République, S.EM. Alassane Ouattara, à travers les actes forts qu’il a initiés dans le sens de la paix et de la réconciliation. Le Président de la République et le Gouvernement réitèrent leur volonté de consolider la paix, la cohésion nationale et le développement de notre pays. Ils appellent l’ensemble des populations au calme, au pardon et à la réconciliation. La Côte d’Ivoire a besoin de paix pour faire face aux défis de son développement économique et social afin de continuer d’améliorer les conditions de vie de tous les Ivoiriens.».

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