Affaire Ehouo Jacques et Lobognon : L’Assemblée Nationale demande l’arrêt des poursuites

Kohan Kioshiko

AFFAIRE JACQUES EHOUO ET ALAIN LOBOGNON – Les deux députés ivoiriens font l’objet d’une enquête judiciaire, l’un pour divulgation de fausses nouvelles et l’autre pour détournement de fonds.

Le bureau de l’Assemblée Nationale n’est pas resté insensible aux poursuites lancées contre élus ivoiriens, Ehouo Jacques et Alain Lobognon. Le premier, élu maire de la commune du Plateau en octobre dernier, n’a pu être installé dans ses fonctions, en raison d’une enquête pour détournement de deniers publics dont il fait l’objet. Quant au second, le Procureur de la République a ordonné son arrestation pour divulgation de fausses nouvelles à l’encontre d’Adou Richard. Après son audition, il a été conduit à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan la semaine dernière. Pour protester contre son arrestation qu’il qualifie d’arbitraire, l’élu de Fresco a entamé une grève de la faim depuis son lieu d’incarcération. Saisi de l’affaire, le président de l’Assemblée Nationale vient de signer deux arrêtés pour demander au Procureur de la République de mettre un terme aux poursuites contre ses deux collègues du parlement ivoirien.

Le bureau de l’Assemblée Nationale qui avait dénoncé les poursuites contre Ehouo Jacques et Alain Lobognon, vient de saisir le Procureur par écrit pour demander l’arrêt la suspension des poursuites lancées contre les deux parlementaires ivoiriens. Au cours d’une visite rendue au maire élu de la commune du Plateau, le président de l’Assemblée Nationale réitérait son soutien au vainqueur des municipales dans le quartier des affaires : «En ma qualité de Président de l’Assemblée nationale, j’ai été saisi par le procureur pour mieux appréhender et apprécier ce dossier, j’ai pensée qu’il ne fallait pas m’interdire de le rencontrer pour mieux être informé. Ceci dit, il a le soutien du Président de l’Assemblée nationale, du collègue. Je crois bien que tous les députés comprennent que quand un député est en difficulté, il y a la nécessité de la solidarité pour l’Institution elle-même». A travers la signature de deux arrêtés il y’a quelques jours, Guillaume Soro a appelé le Procureur à mettre un terme aux poursuites contre ses collègues : «Après en avoir délibéré ainsi que l’indique le procès-verbal de la réunion, les différents membres du bureau entendus, arrête, article 1 : la requête du Procureur de la république tendant à obtenir l’autorisation du bureau de l’Assemblée nationale pour arrêter le député Ehouo Jacques Gabriel Martial est rejetée. Article 2 : le bureau de l’Assemblée nationale requiert la suspension des poursuites contre le député Ehouo Jacques Gabriel Martial», fait observer le bureau de l’Assemblée Nationale dans l’arrêté. Dans le cadre de l’affaire Alain Lobognon, le bureau exige, outre la suspension des poursuites, la libération de l’élu de Fresco : «Après en avoir délibéré ainsi que l’indique le procès-verbal de la réunion, les différents membres du bureau entendus, arrête, article 1 : il est requis la suspension de la détention et des poursuites contre le député Lobognon Agnima Alain Michel».

L’installation du maire, un sujet évité par l’Assemblée Nationale

Si le bureau de l’Assemblée Nationale a requis auprès du Procureur l’arrêt des poursuites contre leurs collègues, il a cependant évité de se prononcer sur le sujet qui semble de toute évidence être à l’origine de ces poursuites judiciaires, à savoir la non installation du conseil municipal de la commune du Plateau. Selon le ministre de l’intérieur, la délégation spéciale mise en place pour assurer l’intérim sera suspendue une fois que les conclusions des enquêtes de détournements de deniers publics impliquant Ehouo Jacques seront connues. Mais aucune date précise n’a été avancée par le ministère de l’intérieur sur ce sujet.

Partagez cet article