PRESIDENTIELLE EN RDC – La confirmation de la victoire de Tshisekedi par la Cour Suprême annonce un jour nouveau en République Démocratique du Congo.
Les congolais tournent officiellement ce jeudi la page Kabila avec l’investiture du nouveau président élu lors de la présidentielle du 30 décembre dernier. Désigné vainqueur du scrutin présidentiel avec un peu plus de 38%, Felix Tshisekedi sera investi ce 24 janvier 2019 à Kinshasa, une cérémonie qui verra la participation de 17 chefs d’états africains. Selon les informations dont nous disposons, le président en exercice de l’UA, le rwandais Paul Kagame, ne figurerait pas parmi les dirigeants africains invités à cette cérémonie. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa et d’autres dirigeants de la sous-région seront présents à cette cérémonie historique qui ne marque pas pour autant la fin du régime. Mercredi soir sur les antennes publiques, dans une dernière adresse au peuple congolais, Joseph Kabila a appelé les congolais à soutenir le nouveau président élu fin décembre. Mais au-delà de ce soutien, l’ancien dirigeant congolais a appelé à la mise en place d’une grande coalition avec le nouveau régime, signe que le président du FCC sera encore présent dans la vie politique congolaise.
Dans son adresse au peuple congolais, Joseph Kabila a annoncé qu’il apportait son soutien au nouveau président élu, Félix Tshisekedi, le candidat de l’UDPS : « Respectueux de la Constitution, je vais, demain, passer la main sans regret ni remords. Car en dépit des imperfections dues à toute œuvre humaine, le Congo revient de loin et repose sur des bases solides aujourd’hui », expliquait l’ancien dirigeant congolais mercredi soir sur les antennes publiques. L’ancien dirigeant a également appelé le peuple congolais à apporter son soutien au nouveau président de la RDC, « comme vous m’avez accompagné et soutenu tout au long des 18 dernières années ». Ce jeudi 24 janvier, aura lieu la cérémonie officielle de passation de charge entre l’ancien dirigeant et le nouveau président congolais qui quitte son fauteuil après 18 années de règne. Plusieurs chefs d’états africains sont attendus à cette cérémonie d’investiture, des chefs d’états africains selon les informations dont nous disposons. Mais le président de l’UA, Paul Kagame, ne devrait pas être présent à cette cérémonie. Pour cause, le président de l’UA avait émis quelques doutes sur la sincérité des résultats provisoires prononcés par la CENI il y’a deux semaines, résultats qui consacraient la victoire de Tshisekedi à la présidentielle en RDC. Le président de l’UA avait appelé le Conseil Constitutionnel congolais à suspendre l’annonce des résultats définitifs, mais l’UA sera déboutée par la plus haute juridiction du pays puisqu’elle confirmera les résultats de la présidentielle avant l’arrivée de la mission de l’Union Africaine.
Kabila appelle à une grande coalition avec le nouveau président
« J’en appelle à une grande coalition de toutes les forces vives contre les forces prédatrices qui se sont liguées pour s’accaparer de nos richesses naturelles sans contrepartie pour nos enfants et petits-enfants,… pour défendre l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays,… pour une prospérité partagée et une cohésion nationale …ainsi que pour parachever les chantiers en cours et en ouvrir d’autres », a déclaré l’ancien dirigeant congolais. Selon les bruits qui courent l’idée d’une fusion entre l’ancien et le nouveau président de la RDC ne devrait pas tarder à se matérialiser. Pour cause, le FCC, parti de Joseph Kabila, détient 350 sièges dans le nouveau parlement congolais qui en compte 500. L’UDPS qui ne dispose que d’une cinquantaine de députés devrait en théorie s’allier au parti de Kabila pour la gestion du pays les cinq prochaines années. De ce fait, le parti de Kabila pourrait donc avoir plusieurs postes stratégiques au sein du futur gouvernement.