Procès Alain Lobognon : des dizaines de députés interdits d’accès à la salle d’audience

by Kohan Kioshiko

PROCES DU DEPUTE DE FRESCO – Placé sous mandat de dépôt pour divulgation de fausses nouvelles, Alain Lobognon a vu son jugement démarré mardi, un procès dont la première audience n’a pu aller jusqu’à son terme.

Le procès d’Alain Lobognon s’est ouvert mardi sans la présence de plusieurs députés qui avaient pourtant effectué le déplacement en vue de la soutenir au palais de la justice. Mais la salle d’audience a été refusée aux parlementaires ayant effectué le déplacement pour prendre part au jugement de leur collègue interpellé pour divulgation de fausses nouvelles à l’encontre du procureur de la République Adou Richard, des fausses nouvelles dans l’affaire Ehouo Jacques qui auraient été répandues depuis les réseaux sociaux.

Comme annoncé depuis la semaine dernière, le procès d’Alain Lobognon, le député de la circonscription de Fresco, s’est ouvert le mardi 29 janvier. Jugé dans le cadre de l’affaire Ehouo Jacques pour divulgation de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux, l’élu ivoirien avait été convoqué il y’a deux semaines. Après son audition, il a été déféré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan où il est toujours incarcéré en attendant la fin de son procès. Le jour de la première audience, des dizaines de députés avaient effectué le déplacement au palais de la justice du Plateau pour assister au procès de leur collègue. Mais ces derniers se sont vus refusé la salle d’audience du Tribunal de Première instance d’Abidjan-Plateau. Des éléments des forces de l’ordre étaient déployés devant la salle d’audience pour empêcher les députés d’y accéder, une mesure qui a été vivement critiquée par les élus ivoiriens ayant effectué le déplacement pour soutenir leur collègue ivoirien. Prenant la parole au nom des députés venus au palais de la justice du Plateau, l’honorable Gnangadjomon Koné n’a pas manqué de dénoncer cette attitude dans une déclaration faite devant la presse : «Nous avons été empêchés d’entrer dans la salle alors que le procès est public. Nous voulons donc exprimer notre consternation, notre colère, notre indignation de ce que des députés de la nation, tous ces  collègues députés mobilisés sans distinction de partis politiques, c’est donc la démocratie qui est assassinée, c’est la démocratie qui est bafouée.  Nous voulons donc exprimer toute notre colère face à cet état de fait et dire que nous sommes des députés ; il faut qu’on apprenne à respecter l’immunité des députés. L’immunité parlementaire, ce n’est pas quelque chose qui doit être quémandée, c’est inscrit dans la Constitution de la République de Côte d’Ivoire que nous avons tous voté. Des députés qui sont venus de façon pacifique dans leur apparat de parlementaire, comme vous pouvez le constatez, parce que nous sommes suffisamment responsables. Mais malgré notre passivité, malgré notre calme, notre non-violence, on nous empêche d’entrer pour aller assister à ce procès.».

Un procès politique selon Affoussiata Bamba Lamine

«C’est un procès politique tout simplement, parce que Monsieur Alain Lobognon est un proche de Soro Guillaume. Parce qu’Alain Lobognon s’est prononcé contre la tentative de vouloir faire un troisième mandat du président de la République. Ce que nous réfutons absolument, parce que la Constitution de la République de Côte d’Ivoire, cette Constitution ne lui donne pas le droit de faire un troisième mandat. Pour nous, les choses sont claires et le débat est clos», a réagi l’ancienne ministre de la communication mardi concernant le procès d’Alain Lobognon.

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