CONDAMNATION D’ALAIN LOBOGNON – A l’issue d’une première audience mouvementée, le député de Fresco s’est vu notifier sa condamnation dans son procès pour divulgation de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux.
Alain Lobognon devra passer encore un an en prison si l’on en croit la sentence prononcée mardi à l’occasion de son procès. Placé sous mandat de dépôt mi-février pour divulgation de fausses nouvelles dans l’affaire Ehouo Jacques, le député de la circonscription de Fresco avait été convoqué il y’a environ deux semaines par la justice suite à une requête introduite par le Procureur de la République. A l’issue de son audition à la brigade de recherche de la gendarmerie, l’élu ivoirien a été déféré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan, dans l’attente de l’ouverture de son procès qui s’est déroulée en une seule audience. Si le procureur avait requis une peine de 24 mois, l’élu sera finalement condamné à 12 mois de réclusion selon une information transmise par Jeune Afrique.
Le procès d’Alain Lobognon est arrivé à son terme après une première journée d’audition mouvementée. Jugé pour «propagation de fausses nouvelles, incitation à la violence et trouble à l’ordre public», l’ancien ministre ivoirien des sports a été reconnu coupable par la justice ivoirienne des chefs d’accusation retenus contre lui. Il a par conséquent été condamné à une peine d’un an de réclusion assorti d’une amende de 300 000 FCFA, environ 460 euros, comme nous l’explique Jeune Afrique (André Silver Konan) : «Alain Lobognon a été reconnu coupable mardi de ‘‘propagation de fausses nouvelles, incitation à la violence et trouble à l’ordre public’’ et condamné à un an de prison ferme et 300 000 F CFA d’amende (environ 457 euros). Dans son réquisitoire, le procureur Richard Christophe Adou avait réclamé ‘‘une peine exemplaire de 24 mois d’emprisonnement ferme’’, affirmant notamment que le tweet à la suite duquel l’ex-ministre et député avait été inculpé, le 15 janvier dernier, avait eu ‘‘des conséquences’’, et que des affrontements ont eu lieu ». Dans le cadre de l’affaire Ehouo Jacques, Alain Lobognon avait révélé sur son compte twitter que le Procureur avait ordonné l’arrestation du nouveau maire de la commune du Plateau, une information démentie par le Procureur de la République. Adou Richard avait alors saisi la justice ivoirienne pour adresser une convocation au député de Fresco afin qu’il soit entendu dans le cadre de l’enquête ouverte pour divulgation de fausses nouvelles.
Des députés interdits d’accès à la salle d’audience
Nous avons été empêchés d’entrer dans la salle alors que le procès est public. Nous voulons donc exprimer notre consternation, notre colère, notre indignation de ce que des députés de la nation, tous ces collègues députés mobilisés sans distinction de partis politiques, c’est donc la démocratie qui est assassinée, c’est la démocratie qui est bafouée. Nous voulons donc exprimer toute notre colère face à cet état de fait et dire que nous sommes des députés ; il faut qu’on apprenne à respecter l’immunité des députés. L’immunité parlementaire, ce n’est pas quelque chose qui doit être quémandée, c’est inscrit dans la Constitution de la République de Côte d’Ivoire que nous avons tous voté. Des députés qui sont venus de façon pacifique dans leur apparat de parlementaire, comme vous pouvez le constatez, parce que nous sommes suffisamment responsables. Mais malgré notre passivité, malgré notre calme, notre non-violence, on nous empêche d’entrer pour aller assister à ce procès.», indiquait le jour du procès le parlementaire Gnangadjomon Koné qui était parmi les élus qui n’ont pu accéder à la salle d’audience. Pour Affoussiata Bamba Lamine, ce procès contre Alain Lobognon est purement politique, et serait lié à l’opposition de l’élu de Fresco à l’éventualité d’un troisième mandat du président Ouattara.