Gabon : un informaticien ivoirien en prison sans jugement depuis trois ans

Kohan Kioshiko

PRISONNIER IVOIRIEN AU GABON – A la faveur de l’élection présidentielle gabonaise de 2016, l’informaticien ivoirien s’était rendu sur le territoire gabonais, dans l’espoir de gagner sa vie. Il était loin de se douter du dénouement que lui réservait son travail.

Au plus fort de la présidentielle gabonaise de 2016, certains gabonais suspectaient les autorités ivoiriennes d’ingérence, des suspicions qui ont conduit à la démission de Mamadi Diane, un proche conseiller du président Ouattara Alassane, qui était accusé d’avoir voulu renverser Ali Bongo au profit de Jean Ping. Si un incident diplomatique a été évité de justesse entre les autorités ivoiriennes et gabonaises, cette affaire d’ingérence est loin d’être un mauvais souvenir. Pour cause, un informaticien ivoirien qui était au Gabon au moment des faits, a été interpellé et mis en prison. Depuis 2016, les parents de l’informaticien dont la tâche consistait à compiler les résultats, attendent toujours son retour. Dans un élan de désespoir, la famille de l’informaticien a lancé un appel au gouvernement ivoirien afin que le détenu puisse rentrer auprès des siens.

Le scandale de l’ingérence politique ivoirienne dans l’élection présidentielle gabonaise de 2016 a conduit à la démission du conseiller du président Ouattara Alassane. Mais Mamadi Diané n’était pas le seul ivoirien à faire les frais de ce soupçon d’ingérence dans le scrutin présidentiel gabonais qui a eu lieu il y’a près de trois ans. Un jeune informaticien ivoirien répondant au nom de Yéo Sihifowa Namogoh, a été mis aux arrêts dans le cadre d’une enquête menée par les autorités gabonaises. Chargé de compiler les procès-verbaux physiques du scrutin, Yéo Sihifowa Namogoh s’est retrouvé derrière les barreaux, accusé d’être impliqué dans cette affaire d’ingérence politique dans l’élection gabonaise. Depuis 2016, les parents attendent toujours de savoir le sort que réserve la justice gabonaise à l’informaticien ivoirien qui était loin de se douter que son travail lui réservait un dénouement si triste. Détenu et sans jugement, la famille de Yéo Sihifowa Namogoh a donc lancé un appel au gouvernement afin qu’il puisse engager des discussions avec les autorités gabonaises pour la libération du jeune informaticien ivoirien. Son arrestation remonte à octobre 2016, soit peu de temps après l’éclatement du scandale d’ingérence politique dans les élections gabonaises qui ont conduit à la réélection d’Ali Bongo.

Le cri de cœur de la famille de Yéo Sihifowa Namogoh

« Depuis 2016, Yéo Sihifowa Namogoh, mon grand frère, notre compatriote Ivoirien est emprisonné au Gabon par les autorités gabonaises sans jugement Yéo Sihifowa Namogoh est un informaticien. Il était allé à la recherche de son gagne-pain. Son travail consistait à compiler les résultats des procès-verbaux physiques au fur et à mesure que ceux-ci lui parvenaient.

C’est sur cette base qu’il a été accusé de falsificateur de résultat des élections, arrêté et emprisonné depuis octobre 2016. La famille tout entière au bord de l’effondrement, par ma voix, voudrait lancer un cri de cœur aux autorités ivoiriennes qui entretiennent de très bonnes relations avec les autorités gabonaises pour un dénouement rapide.  De plus, nous implorons la clémence des autorités Gabonaises pour qu’elles accordent la liberté à M. Yéo Sihifowa Namogoh : Un prisonnier politique  ivoirien aux mains d’Ali Bongo, depuis 3 ans afin qu’il retrouve sa terre natale.».

L’implication du gouvernement ivoirien dans cette affaire ne risque-t-elle pas d’engendrer de nouvelles tensions diplomatiques entre les deux pays ? Les jours suivants nous permettrons de le savoir sans doute.

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