AMNESTY INTERNATIONAL – L’Organisation internationale de défense des droits de l’homme a dévoilé un rapport accablant les autorités ivoiriennes, accusées d’avoir commis de nombreuses violations des droits de l’homme en ayant recours à des arrestations arbitraires.
Amnesty International se dit préoccupée par les arrestations arbitraires qui ont lieu en Côte d’Ivoire à l’approche de la présidentielle de 2020. Dans son rapport rendu public il y’a peu de temps, l’organisation internationale de défense des droits de l’homme a appelé le régime actuel à mettre un terme aux arrestations arbitraires, dénonçant par la même occasion une violation de la liberté d’expression. L’arrestation du député ivoirien Alain Lobognon suite à un tweet sur les réseaux sociaux et de certains journalistes bloggeurs inquiètent l’ONG de défense des droits de l’homme.
«Les autorités ivoiriennes doivent mettre fin aux arrestations arbitraires et aux actes de harcèlement ciblant des citoyens en raison de leurs opinions jugées critiques et dissidentes, et libérer immédiatement et sans condition ceux qui ont été placés en détention », a indiqué il y’a quelques Amnesty International dans un nouveau rapport d’enquête sur la Côte d’Ivoire. Au-delà des arrestations arbitraires, l’ONG Internationale s’inquiète de la violation de la liberté d’expression en Côte d’Ivoire à l’approche de l’élection présidentielle de 2020, un rendez-vous crucial pour le pays : «Tandis que l’élection présidentielle de 2020 se profile, les autorités ivoiriennes devraient prendre des mesures immédiates pour veiller à ce que chacun puisse exprimer librement ses opinions sans craindre d’être arrêté. Elles doivent respecter, protéger, promouvoir et réaliser les droits humains avant, pendant et après le scrutin.». L’Organisation des droits de l’homme rappelle également que plus d’une quinzaine de bloggeurs et journalistes ont été arrêtés au cours des cinq dernières années en Côte d’Ivoire au motif d’avoir exprimé une opinion divergente à celle du pouvoir en place : «Au moins 17 détentions arbitraires de journalistes et blogueurs ont été recensées au cours des cinq dernières années et le Conseil national de la presse a sanctionné des organes de presse à maintes reprises, leur imposant interruptions de publication et lourdes amendes. Il prend particulièrement pour cibles ceux qui publient des opinions jugées critiques envers les autorités et proches des mouvements d’opposition…Le 12 février 2017, six journalistes ont été arrêtés et placés en détention à Abidjan pour avoir couvert les mutineries. Privés de la possibilité de consulter un avocat pendant leur garde à vue, ils ont par la suite été inculpés de ‘‘publication de fausses informations’’ et d’ incitation à la mutinerie’’ de soldats. Ils ont été libérés le 14 février 2017, mais demeurent sous le coup d’une enquête de police.», rapporte Amnesty International.
L’ONG dénonce l’arrestation du député Alain Lobognon
«Outre les journalistes, les opposants politiques et les blogueurs sont aussi la cible d’un harcèlement judiciaire, parce qu’ils expriment leurs opinions. Le 29 janvier 2019, le député Alain Lobognon, inculpé de divulgation de fausses nouvelles et d’incitation à la révolte, a été condamné à un an de prison assorti d’une amende d’environ 460 euros (300 000 Cfa).», a fait savoir l’organisation de défense dans son rapport. L’élu de Fresco a été mis aux arrêts et placé sous mandat de dépôt pour avoir annoncé dans un tweet que le Procureur de la République était sur le point d’ordonner l’arrestation d’Ehouo Jacques, le maire élu de la commune du Plateau. Au cours d’une audience en appel qui a eu lieu ce mercredi, Alain Lobognon a finalement été condamné à six mois de prison avec sursis.