PLATEFORME POLITIQUE 2020 – Pour la reconquête du pouvoir d’état, le président Henri Konan Bédié a décidé de la mise en place d’une plateforme stratégique réunissant toutes les figures de l’opposition ivoirienne.
Le PDCI RDA entend aller à la conquête du pouvoir d’état en 2020 après avoir refusé de présenter un candidat lors de la précédente élection présidentielle. Le retour d’ascenseur auquel s’attendait le parti d’Henri Konan Bédié de son ex-allié du RDR étant tombé à l’eau, le plus vieux parti politique ivoirien n’entend pas toutefois aller seul à la conquête du pouvoir. Face à la fédération du parti unifié RHDP, le président du PDCI RDA a plaidé pour la mise en place d’une plateforme stratégique de l’opposition pour 2020. Pour l’instant, les contours de cet accord politique ne sont pas encore clairement défini mais de nombreux transfuges du pouvoir en place, en l’occurrence le fondateur de l’UPCI ou Anaki Kobenan du MFA, n’excluent pas d’intégrer cette alliance politique de circonstance, et aussi apparemment le FPI de Laurent Gbagbo.
Lazare Koffi Koffi, l’un des barons de l’ancien régime en Côte d’Ivoire, a rejoint son pays après huit années d’exil au Ghana voisin. L’actualité politique étant marquée par l’élection présidentielle de 2020, l’ex-ministre a accordé une interview à nos confrères du Nouveau Réveil pour expliquer en substance la position du front populaire ivoirien sur ces prochaines échéances électorales. Après avoir boycotté le scrutin de 2015, le FPI version Laurent Gbagbo n’entend pas manquer le prochain rendez-vous électoral prévu pour octobre 2020, dans moins de deux ans pour être plus précis. Face au RHDP dont la présidence est assumée par le président Ouattara Alassane, le FPI n’exclut pas une alliance de circonstance avec certaines figures de l’opposition, en l’occurrence le PDCI RDA dont le président milite pour la mise en place d’une plateforme stratégique : «La forme de gouvernance qui est imposée au pays est telle qu’il faut que nous sauvions le pays. Sur ces questions-là, tous les Ivoiriens quels que soient leur parti politique, leur région ou leur religion, nous devons nous mettre ensemble pour sauver le pays. Tout appel dans ce sens, nous sommes partants. Nous-mêmes, nous avions lancé un même appel il y a quelques années. Aujourd’hui, nous devons sauver la démocratie, il sauver le droit et la justice. Notre pays est en train d’être bradé, d’être vendu et chaque fois que quelqu’un veut se prononcer sur la question, il court le danger d’être emprisonné s’il n’est pas assassiné et cela est grave. C’est pourquoi, pour tout appel dans ce sens, tous les Ivoiriens doivent se mobiliser autour de la Côte d’Ivoire…Le président Gbgagbo est d’accord pour cette plateforme. C’est ce qu’il a appelé la réconciliation. C’est la mission qu’il nous a confiée pour que nous allions vers tout le monde pour parler de réconciliation. Il est important que nous sauvions le pays car il est danger.», a déclaré Lazare Koffi Koffi.
Une alliance FPI, PDCI et Pro-Soro possible ?
Interrogé sur la possibilité d’une alliance stratégique avec Guillaume Soro évincé de la présidence de l’Assemblée Nationale, le ministre Lazare Koffi Koffi joue la carte de la prudence, quoi qu’il n’exclut pas cette éventualité avec l’ancien premier ministre ivoirien : «Notre appel et l’appel du président Bédié ne font pas de restriction. Nous regardons dans les principes. Et il faut que les choses soient claires avec Soro Guillaume. Quel type d’amende honorable Soro Guillaume fait aujourd’hui auprès du peuple de Côte d’Ivoire ? Nous regardons. Le peuple de Côte d’Ivoire a mûri et il regarde les petits détails. Donc en fonction des attitudes des uns et des autres, nous aviserons».