Déchets toxiques en Côte d’Ivoire : Adama Bictogo visé par une plainte

Kohan Kioshiko

VICTIMES DU PROBO KOALA – Plus de dix ans après le déversement des déchets toxiques dans la capitale ivoirienne, une association réclame toujours la lumière sur le processus d’indemnisation mis en place à l’époque.

L’affaire des déchets toxiques en Côte d’Ivoire refait de nouveau surface après une plainte déposée par une association de victimes, le RENADVIDET-CI. Dans le collimateur de ladite association, l’homme d’affaires Adama Bictogo qui avait joué les bons offices pour le compte des victimes pendant les phases d’indemnisation.

Les victimes des déchets toxiques en Côte d’Ivoire n’ont toujours pas renoncé à leur désir de connaître toute la vérité sur le processus d’indemnisation mis en place à l’époque. A l’occasion d’une rencontre avec plus de 800 victimes de la boue toxique déversée à Abidjan, le président du RENADVIDET-CI, Charles Koffi, a indiqué qu’une plainte avait été déposée contre Adama Bictogo, l’homme d’affaires ivoirien et aussi président du comité d’organisation du RHDP, l’alliance houphouëtiste. Le cadre du RDR n’est cependant pas le seul à être visé cette fois par une plainte des victimes : «Il s’est agi pour le RENADVIDET-CI de solliciter respectueusement du Président dudit Tribunal, un audit judiciaire sur le compte des victimes Rechercher victimes ouvert par LEIGH DAY&CO à la SGBCI en vue de la manifestation de la vérité sur le nombre exact de victimes Rechercher victimes indemnisées à ce jour.», a souligné Charles Koffi lors de sa rencontre avec les victimes des déchets toxiques il y’a quelques jours. Une nouvelle audience dans le cadre de cette affaire est prévue pour le 4 avril prochain au Tribunal de Première Instance de la commune du Plateau. Le président du RENADVIDET-CI a d’ailleurs appelé les victimes à des manifestations devant le domicile de l’homme d’affaires ivoirien qui avait joué les bons offices lors du processus d’indemnisation. Rappelons que cette affaire avait déjà coûté cher à Adama Bictogo en mai 2012. Suite à une plainte des victimes, l’homme d’affaires a été évincé de son poste de ministre de l’intégration africaine qu’il a eu l’insigne honneur de diriger brièvement. A travers cette plainte, les victimes cherchent par-dessus-tout à avoir une plus grande clarté sur le processus d’indemnisation mis en place à l’époque, et aussi à connaître avec exactitude le nombre de victimes indemnisées dans cette affaire.

Confusion dans l’arrangement pécuniaire avec le Probo Koala

Suite au déversement des déchets toxiques en Côte d’Ivoire en 2006, 17 personnes ont officiellement perdu la vie selon le bilan dressé par le gouvernement, sans compter les milliers de personnes tombées malades pour avoir respiré cette boue toxique. Un premier arrangement pécuniaire entre la Côte d’Ivoire et la société Trafigura qui opère toujours à Abidjan, avait abouti à un versement de 100 milliards de francs Cfa à l’état ivoirien (152 millions d’euros). Pour l’abandon des poursuites contre l’affréteur, un second arrangement pécuniaire avait été passé entre le gouvernement et Trafigura. Moyennant la somme de 22,5 milliards de Franc Cfa, les autorités ivoiriennes ont renoncé à poursuivre la société Trafigura dans ce scandale. Mais les victimes n’ont perçu qu’un faible pourcentage sur ces sommes à l’époque, raison pour laquelle elles cherchent aujourd’hui à savoir où est passé l’argent destiné à leur dédommagement ?

Partagez cet article