RDC : le mandat de Tshisekedi déjà menacé, comment la CENCO fait pression?

Kohan Kioshiko

MANDAT DE TSHISEKEDI – Son arrivée à la tête de la République démocratique du Congo était perçue comme la rupture avec l’ancien régime en place depuis deux décennies, et pourtant…

Plus d’un mois après son investiture, Felix Tshisekedi ne s’est pas encore véritablement attelé à la tâche en République Démocratique du Congo. La cause, le nouveau gouvernement de l’après-Kabila n’a toujours pas vu le jour, un gouvernement qui devrait sans surprise être dirigé par un proche de Kabila.

Le mandat de Felix Tshisekedi est déjà sous la menace, près de deux mois après la désignation du candidat de l’UDPS comme nouveau président de la RDC. Vainqueur de la présidentielle du 30 décembre dernier, le président de l’UDPS n’a toujours pas désigné son chef de gouvernement, alors qu’il y’a plus d’un mois qu’il a été investi en tant nouveau chef suprême des armées en République Démocratique du Congo. La formation d’un gouvernement semble être un véritable casse-tête pour Felix Tshisekedi qui a placé son quinquennat sous le signe du changement et d’une nouvelle ère en RDC. Pour marquer symboliquement le coup de cette rupture avec l’ancien régime, le nouveau président de la République démocratique du Congo doit nommer un premier ministre aux antipodes du régime Kabila. L’église catholique qui a joué un rôle capital dans la chute de l’ancien régime à d’ailleurs mis en garde le nouveau président sur cette nécessité de rompre avec l’ère Kabila : «Pour rassurer le peuple, nous invitons les nouveaux gouvernants à rompre radicalement avec les antivaleurs des anciens régimes et à donner des assurances concrètes d’une meilleure gouvernance…Le pays a besoin d’un nouveau leadership où l’homme Congolais sera au centre des préoccupations des autorités.», a déclaré ce lundi la CENCO dans un communiqué officiel lu par son porte-parole, l’abbé Donatien Nshole.

Tshisekedi pourtant condamné à collaborer avec le régime Kabila

Vainqueur de la présidentielle du 30 décembre dernier, Felix Tshisekedi est sorti quasiment affaibli dans ces élections générales qui ont eu lieu fin décembre 2018. Pour cause, la victoire historique du candidat de l’UDPS a été entachée par un lamentable score aux élections législatives et provinciales. Le camp Kabila (le FCC qui réunit plusieurs coalitions) sort grand vainqueur avec plus de 350 représentants à l’Assemblée Nationale. Concernant les provinciales, le FCC détient 501 des 700 sièges en RDC, faisant ainsi de la coalition pro-Kabila l’instance majoritaire de l’Assemblée provinciale. Selon les textes en vigueurs, le clan Kabila détient la prérogative de désigner le premier ministre en raison de sa forte représentativité dans les assemblées parlementaires congolaises : «il revient au PPRD de conduire le gouvernement, à la tête de la plateforme gouvernementale FCC et de travailler dans la cohésion avec la plateforme CACH, notre nouvel allié au sein de la coalition. Cela devrait être d’autant plus aisé que nous sommes tous du même bord idéologique, et que le projet de gouvernement défendu par le FCC lors de la campagne n’est ni en contradiction ni en déphasage avec la vision du nouveau Chef de l’Etat.», a soutenu Emmanuel Shadary, considéré comme l’actuel numéro 2 du régime Kabila.

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