CANDIDATURE DE BOUTEFLIKA – Affaibli par la maladie depuis 2013, le président algérien a annoncé dans un communiqué son intention de briguer un cinquième mandat, une déclaration qui a plongé son pays dans une vague de contestations.
Agé de 82 ans et totalement affaibli par un AVC depuis quelques années, le président algérien n’envisage pas pour autant de renoncer à la conquête du pouvoir. A l’occasion de la prochaine présidentielle en Algérie, Bouteflika a déclaré le 10 février à travers un communiqué qu’il serait candidat à un cinquième mandat présidentiel.
Ce jeudi 07 mars a été marqué par une nouvelle journée de manifestations en Algérie contre le cinquième mandat présidentiel de Bouteflika. Actuellement en Suisse pour se faire soigner, le président algérien en poste depuis 1999 a déclaré dans un communiqué lu à la télé qu’il envisageait de briguer la magistrature suprême de nouveau, à l’occasion de la présidentielle à venir. Depuis le 22 février, l’Algérie est plongée dans une vague de protestations suite aux nouvelles ambitions politiques de Bouteflika qui, depuis 2013, lutte contre un AVC qui l’a complètement affaibli physiquement. Ce jeudi, de nouvelles manifestations ont éclaté dans la capitale pour dire non à une nouvelle candidature du président sortant à la prochaine élection. Journalistes, avocats, citoyens lambda, le peuple algérien est dressé comme un seul homme depuis deux semaines pour empêcher la validation de la candidature du président sortant. Des centaines d’avocats ont manifesté ce jeudi devant le Conseil Constitutionnel habilité à statuer la validité de la candidature de Bouteflika. Selon les informations dont nous disposons, le Conseil Constitutionnel se prononcera le 14 mars prochain sur les candidatures retenues pour le scrutin présidentiel en Algérie. En tout, 21 dossiers de candidature dont celui du président sortant ont été déposés auprès de la Cour Constitutionnelle. Dans un communiqué diffusé ce jeudi, Bouteflika a réagi aux manifestations qui secouent l’Algérie depuis deux semaines. S’il n’a pas condamné les protestations, le président algérien a cependant mis en garde le peuple contre une possible infiltration qui pourrait déboucher sur ‘‘le chaos’’.
Les mises en garde de Bouteflika
«Nous avons enregistré, il y a quelques jours, la sortie de nombre de nos concitoyens et concitoyennes, à travers les différentes régions du pays, afin d’exprimer pacifiquement leurs opinions, et nous nous félicitons de cette maturité de nos concitoyens, y compris de nos jeunes, et du fait que le pluralisme démocratique, pour lequel nous avons tant milité, soit désormais une réalité palpable… Nous nous devons d’appeler à la vigilance et à la prudence quant à une éventuelle infiltration de cette expression pacifique par une quelconque partie insidieuse, interne ou externe, qui pourrait, qu’Allah nous en préserve, susciter la Fitna et provoquer le chaos avec tout ce qu’ils peuvent entraîner comme crises et malheurs…L’Algérie a payé le prix fort pour le recouvrement de son indépendance et sa liberté, et notre peuple a payé un lourd et douloureux tribut pour en préserver l’unité et le rétablissement de sa paix et stabilité, après une tragédie nationale sanglante», lisons-nous dans le nouveau communiqué du président algérien.