ELECTION DU PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE – Malgré le boycott, le scrutin prévu pour le jeudi s’est tenu avec la participation de plus de 150 députés au vote pour la présidence de l’hémicycle.
Les réactions à l’élection d’Amadou Soumahoro à la présidence de l’Assemblée Nationale fusent de partout. Après le président du FPI Affi N’Guessan qui a dénoncé le caractère illégitime du vote, le groupe parlementaire PDCI a annoncé ce vendredi avoir saisi le Conseil Constitutionnel, en réaction à l’élection du nouveau président de l’hémicycle ivoirien.
A peine élu, le nouveau président de l’Assemblée Nationale en Côte d’Ivoire fait l’objet de contestations. A la veille de l’élection qui s’est déroulée jeudi, trois groupes parlementaires, dont le PDCI, avaient menacé de boycotter le scrutin si le président intérimaire maintenait le système de vote à bulletins multiples. L’intransigeance de l’honorable Diawara Mamadou qui assure l’intérim depuis la démission de Guillaume Soro le 8 février dernier s’est traduite jeudi par une forte abstention des élus de l’opposition à ce vote, en l’occurrence le PDCI RDA. Après avoir organisé un sit-in dans le hall de l’Assemblée Nationale jeudi, les députés de l’opposition ivoirienne se sont abstenus de participer à l’élection du président de l’Assemblée Nationale. Sans surprise, le candidat présenté par le RHDP à cette élection, l’honorable Amadou Soumahoro, anciennement ministre chargé des affaires présidentielles, a remporté le vote à la majorité avec 153 voix en sa faveur. Notons cependant la forte abstention dans cette élection du président de l’Assemblée Nationale ivoirienne, car une centaine d’élus ivoiriens ont refusé de participer au scrutin si le vote à bulletins multiples était maintenu. Parmi les premières réactions à cette élection, notons celle du président du Front populaire ivoirien, Pascal Affi N’Guessan : «Nous ne sommes pas rentrés dans la salle et nous n’avons pas pris part au vote qui est en train de se dérouler. Nous dénonçons l’inégalité et l’illégitimité du scrutin qui en train de se dérouler pour mettre à la tête de l’Assemblée Nationale un président illégal, un président qui va être installé en violation de la loi, en violation du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, en violation de l’éthique démocratique…Evidemment si nous n’avons pas participé, pour nous, c‘est un non-événement pour, cette cérémonie n’a jamais eu lieu jusqu’à preuve du contraire, nous ne considérons pas que l’élection a eu lieu puisque nous n’y avons pas participé». Pour sa part, le PDCI a décidé de saisir le Conseil Constitutionnel.
Le PDCI sollicite une nouvelle fois les hautes juridictions ivoiriennes
« Au regard de tout ce qui précède, le Groupe parlementaire PDCI-RDA félicite l’ensemble de ses membres pour leur mobilisation constante face à cette forfaiture et pour leur fidélité au PDCI-RDA. Enfin, dans l’attente de déterminer les suites à donner à cette situation en relation avec, les Groupes parlementaires Vox populi et rassemblement, le Groupe Parlementaire PDCI-RDA saisit le Conseil Constitutionnel qui, selon l’Article 126 de la Constitution, est l’organe régulateur du fonctionnement des pouvoirs publics.». Ce n’est pas la première fois que le PDCI recours aux plus hautes juridictions du pays depuis le divorce entre Ouattara et Bédié. Lors des récentes élections locales, plusieurs recours avaient été déposés contre le camp présidentiel par l’ancien allié.