Abdelaziz Bouteflika renonce à un cinquième mandat et reporte la présidentielle

Kohan Kioshiko

BOUTEFLIKA RENONCE A LA PRESIDENTIELLE – Face aux pressions de la rue, le président algérien, âgé de 82 ans, a décidé de renoncer à son cinquième mandat présidentiel.

Affaibli par la maladie et isolé sur le plan diplomatique, Abdelaziz Bouteflika annonçait à travers un communiqué lu à la télévision nationale qu’il comptait briguer un cinquième mandat lors de la présidentielle algérienne prévue pour le 18 avril. Face aux pressions populaire, le dirigeant algérien a décidé de ne plus se présenter à l’élection désormais rejetée à une date ultérieure.

Séisme en Algérie ce 11 mars marqué par une nouvelle journée de manifestation contre le cinquième mandat présidentiel d’Abdelaziz Bouteflika : «Il n’y aura pas de cinquième mandat et il n’en a jamais été question pour moi, mon état de santé et mon âge ne m’assignant comme ultime devoir envers le peuple algérien que la contribution à l’assise des fondations d’une nouvelle République», a déclaré ce lundi le président algérien à l’issue d’un nouveau message adressé à la Nation. Face aux pressions de la rue, le président sortant âgé désormais de 82 ans a renoncé à se présenter à l’élection présidentielle qui était normalement prévue en Algérie pour le 18 avril. Au mois de février, Bouteflika avait pris les algériens au dépourvu, en annonçant qu’il se présenterait de nouveau à la course au pouvoir, bien que son incapacité physique soit avérée et connue de tous. Ces dernières années, depuis 2013 pour être plus précis, les apparitions télé d’Abdelaziz Bouteflika étaient devenues rares. La raison, le dirigeant algérien en poste depuis 1999, est affaibli par un AVC qui l’a cloué dans un fauteuil roulant. Cette déclaration du président algérien qui renonce officiellement à son cinquième mandat a été suivie d’une scène de liesse en Algérie, plus particulièrement à Alger la capitale devenue symbole de contestation du régime. Pour rappel, c’est le jeudi 14 mars que le Conseil Constitutionnel devait se prononcer sur la validité ou non de la candidature d’Adbelaziz Bouteflika en Algérie.

Bouteflika promet des élections avant fin 2019

«Il n’y aura pas d’élection présidentielle le 18 avril prochain… Elle aura lieu dans le prolongement de la conférence nationale inclusive et indépendante (…) équitablement représentative de la société algérienne comme des sensibilités qui la parcourent», a déclaré le président algérien dans son adresse à la nation ce lundi. Bouteflika s’est par ailleurs engagé «à remettre les charges et les prérogatives de président de la République au successeur que le peuple algérien aura librement élu». Après 20 ans de règne, une nouvelle ère s’ouvre en Algérie avec cette annonce du président ce lundi. Et même s’il n’est plus candidat, Bouteflika pourrait très bien désigner un dauphin à la présidentielle algérienne, comme l’a fait Joseph Kabila en RDC il y’a quelques mois. Le quatrième mandat présidentiel de Bouteflika expire officiellement le 28 avril 2019.

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