BOUTEFLIKA RENONCE A LA PRESIDENTIELLE – Les pressions ont eu raison du président algérien qui souhaitait briguer une nouvelle fois la magistrature suprême en Algérie, et ce malgré son handicap physique avéré.
En Algérie, la victoire du peuple face à son dirigeant suscite espoir pour certains, scepticisme chez d’autres. D’ailleurs, le média algérien El Watan n’a pas hésité à publier en une de son édition du mardi «la dernière ruse de Bouteflika », signe que le combat du peuple algérien est probablement loin d’être terminé. Certes, le président a renoncé à se présenter, mais il reste toujours au pouvoir, puisqu’il a par ailleurs annoncé un report de l’élection à une date inconnue.
L’après-Bouteflika augure-t-il des lendemains meilleurs pour le peuple algérien qui est sorti comme un seul dans les rues pour manifester contre le cinquième mandat du président sortant ? Au lendemain du retrait d’Abdelaziz Bouteflika de la présidentielle algérienne initialement prévue le 18 avril, certains estiment que la victoire du peuple n’est pas encore définitive. Dans la rue depuis le 22 février dernier, les algériens ont réussi à mettre un terme aux ambitions politiques de leur président en poste depuis 1999. Face aux pressions de la rue, Bouteflika a finalement renoncé à se présenter à l’élection du 18 avril 2019 : «Il n’y aura pas de cinquième mandat et il n’en a jamais été question pour moi, mon état de santé et mon âge ne m’assignant comme ultime devoir envers le peuple algérien que la contribution à l’assise des fondations d’une nouvelle République». Dans le message présidentiel, on note également que la présidentielle initialement prévue pour le mois prochain, a été finalement reportée par le président sortant, et ce, jusqu’à une date inconnue. Bouteflika a par ailleurs annoncé la mise en place d’une conférence nationale inclusive qui aboutira à une nouvelle constitution : «Le projet de Constitution qui émanera de la Conférence sera soumis à un référendum populaire. La Conférence nationale indépendante fixera souverainement la date de l’élection présidentielle à laquelle je ne serai en aucun cas candidat.». S’agit-il de «la dernière ruse de Bouteflika», comme peut-on le lire à la une du quotidien algérien El Watan ?
Bouteflika reste toujours au pouvoir
« Oui, il s’agit d’une supercherie… On se rend compte que le président Bouteflika prolonge son mandat jusqu’à une date qui n’est pas du tout précisée. Il a évoqué la convocation d’une autre élection présidentielle et une conférence nationale dont la date n’a pas été précisée. Bouteflika reste au pouvoir malgré tout. Au lieu d’avoir un 5e mandat, on a un 4e mandat prolongé.», a indiqué à Franceinfo un journaliste algérien qui livrait ses impressions sur l’annonce du président algérien lundi. Les propositions de Bouteflika, entre autre la mise en place d’une Conférence nationale, d’une nouvelle constitution et surtout le report de la présidentielle, a du mal à convaincre tous les algériens, signe que l’après-Bouteflika sera marqué par de nouvelles pressions populaires sur le régime actuel, puisque nul ne sait quand auront lieu la présidentielle en Algérie, encore moins si un membre de l’entourage présidentiel sera candidat ou pas. Mais la grande est de savoir si le système actuel disparaîtra avec le retrait de l’homme qui l’a mis en place depuis deux décennies. Et d’ici là, c’est Bouteflika qui sera toujours aux commandes en Algérie, alors que son mandat constitutionnel expire le 28 avril 2019.