RENONCEMENT DE BOUTEFLIKA – prenant à témoin toute la nation algérienne, le président a déclaré qu’il renonçait à se présenter pour un cinquième mandat, une victoire pour le peuple algérien qui maintient toujours la pression sur le régime.
Me Mustapha Bouchachi s’est récemment exprimé sur la situation socio-politique de son pays. L’avocat et homme politique algérien de 65 ans a salué la détermination du peuple qui depuis le 22 février, manifeste pour le départ de Bouteflika. Comme la majeure partie des algériens, l’homme de droit est sceptique sur certains points de l’adresse historique du président sortant lundi.
Bouteflika a décidé de ne pas se présenter pour un cinquième mandat suite aux pressions de la rue. Mais la présidentielle qui aurait dû se tenir le mois prochain a été reporté par le dirigeant algérien à une date ultérieure qui reste à déterminer. Le président algérien s’est engagé à transmettre le pouvoir au vainqueur de la présidentielle algérienne qui sera organisée par la transition qu’il souhaite mettre en place, à travers la Conférence Nationale Inclusive et indépendante. Cet organe qui sera composé de plusieurs personnalités du pays aura la lourde charge également d’élaborer un projet de constitution qui sera soumis aux algériens par vote, autant d’annonces qui laissent sceptiques l’avocat Mustapha Bouchachi, l’un des hommes de loi les plus écoutés en Algérie. Selon l’ancien député algérien, « les algériens sont conscients que c’est une grosse manipulation. Le peuple algérien a dit pas de cinquième mandat, pas d’élections, il faut partir (Bouteflika, ndlr). Qu’est-ce qu’ils nous ont proposé ? C’est que le président prolonge son mandat en violation de la constitution. Et dans le même temps c’est lui qui va gérer la période de transition… C’est un mépris à notre intelligence», a souligné l’avocat durant la manifestation des magistrats dans la ville de Tizi Ouzou. S’il salue la détermination du peuple algérien et soutien les manifestations populaires contre le régime, Mustapha Bouchachi reste cependant prudent sur l’appel à la désobéissance civile lancée par certains : «Ce champ d’action doit faire l’objet de larges consultations entre les gens sur le terrain, qui essaient d’encadrer les manifestations. Mais je pense que c’est prématuré d’aller vers la désobéissance civile».
Mustapha Bouchachi dans la transition algérienne ?
Pour l’heure, l’organe chargé de gérer la transition de l’après Bouteflika n’est pas encore en place, puisque la rue maintient toujours la pression sur le régime, en refusant cette dernière ruse du dirigeant algérien. Très respecté dans son pays, Mustapha Bouchachi pourrait être désigné comme l’une des figures de la prochaine transition, car étant l’une des rares personnalités du pays à faire l’unanimité dans ses prises de positions sur la crise.