Putsch manqué au Burkina: de nouvelles révélations sur le rôle de Guillaume Soro

Kohan Kioshiko

COUP D’ETAT MANQUE AU FASO – Le procès du putsch manqué au pays des hommes intègres suit toujours son cours, avec son corollaire de révélations.

Le scandale des écoutes téléphoniques entre Guillaume Soro et Djibril Bassolé, ancien chef de la diplomatie burkinabè, s’invite de nouveau dans le procès du coup d’état manqué de septembre 2015 contre le régime de la transition. Si l’ancien Président de l’Assemblée Nationale ivoirienne a toujours démenti l’authenticité de l’enregistrement, sa version vient d’être remise en cause à la lumière d’une troublante révélation d’un témoin qui était potentiellement visé par un assassinat au moment des faits.

Guillaume Soro a-t-il joué un rôle dans le putsch manqué au Burkina Faso en septembre 2015 ? L’ancien président de l’Assemblée Nationale a toujours nié son implication dans ce coup d’état raté qui visait le régime de la transition au Burkina Faso. Pourtant, la bande audio d’une conversation téléphonique entre Soro et Djibril Bassolé, ancien ministre des affaires étrangères du Faso sous Blaise Compaoré, dévoilait un soutien du financier et logistique au RSP, dans le but de renverser la transition en cours. Mais l’authenticité de la bande audio a toujours été démentie par Djibril Bassolé et Guillaume Soro, l’ancien président de l’Assemblée Nationale. Le scandale des écoutes téléphoniques a même failli déclencher une crise diplomatique entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, puisqu’un mandat d’arrêt international avait été émis contre Guillaume Soro par la justice militaire burkinabè le 8 janvier 2016. Mais quatre mois plus tard, la Cour de Cassation procédera à l’annulation du mandat d’arrêt international émis à l’encontre de l’ancien président de l’Assemblée Nationale ivoirienne et Blaise Compaoré également : « Tous les mandats d’arrêt internationaux ont été annulés aujourd’hui par la Cour de cassation pour vice de forme. Ça concerne aussi bien le mandat d’arrêt contre Blaise Compaoré, celui contre Guillaume Soro et bien d’autres », déclarait il y’a trois ans le procureur général près la Cour de Cassation. Mais à l’occasion du procès du putsch manqué, un nouveau témoin à la barre a relancé l’affaire des écoutes téléphoniques à travers de nouvelles révélations sur Guillaume Soro.

Chérif Sy confirme l’authenticité de l’enregistrement audio

«Certains députés du CNT étaient avec moi et sont venus me dire de garder mon calme. A la fin de la rencontre, Guilnaume Soro m’a dit qu’il cherchait à me voir mais que je refusais. On est rentré dans une salle. Il a dit qu’il m’avait envoyé son chargé de communication mais que je refusais de discuter. J’ai dit ’’discuter de quoi’’ ? Il a parlé du contenu de la conversation téléphonique. Il m’a dit qu’au moment où il tenait ses propos, il ne me connaissait pas. Il a dit qu’il souhaitait en parler. Et je lui ai répondu que s’il voulait en parler, alors qu’il vienne au Burkina Faso», a déclaré le ministre de la défense du Faso à la barre. Mais ces aveux ont été démenties par le service de communication de Guillaume Soro : « Nous démentons formellement la véracité de ces enregistrements. Pour le reste, nous laissons Chérif Sy à ses délires. Il est instable psychologiquement. Guillaume Soro ne l’a jamais vu à Paris ».

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