Mali : 136 civils massacrés dans un village, une milice dogon accusée

Kohan Kioshiko

MASSACRE AU MALI – La Communauté Internationale est encore sous le choc de l’attaque perpétrée contre un village peul, une attaque dans laquelle 134 civils ont été tués.

Les images de l’attaque perpétrée contre un village peul au Mali sont insoutenables. Ogossagou, localité située dans le centre du pays, a été le théâtre des violences intercommunautaires qui ont fait au moins 134 morts selon un dernier bilan. Après avoir réuni un conseil extraordinaire dimanche, le président malien a limogé le chef de l’armée malienne ainsi que le responsable de l’armée de terre malienne. Si l’attaque n’a pas encore été revendiquée, les premières informations collectées tendraient à imputer la responsabilité du massacre à un groupe d’autodéfense dogon.

Un village complètement dévasté et plus d’une centaine de morts, c’est le triste bilan de l’attaque terroriste perpétrée contre le village peul d’Ogossagou située dans le centre du pays. Les premiers témoignages rapportent qu’une environ une centaine d’hommes armés ont débarqué à moto dans ce village peul avec une volonté affichée de commettre de nombreuses exactions. Vêtus de tenues de chasseurs dogons (ethnie du Mali), les assaillants ont d’abord neutralisé un camp de démobilisation où se trouvaient environ 70 ex-combattants peuls. A cours de munitions face aux assaillants, les ex-combattants n’ont eu d’autres choix que d’abandonner leur position pour regagner le village. Après l’attaque de la base des anciens combattants, les assaillants ont ensuite mis le cap sur le village peul d’Ogossagou qui a été complètement ravagé après leur passage. Selon un bilan officiel qui n’est pas encore définitif, 134 civils ont été massacrés au petit matin du samedi par ces hommes armés vêtus de tenues de chasseurs dogons. L’attaque n’a pas encore été revendiquée mais tout porte à croire qu’elle serait consécutive aux violences intercommunautaires qui frappent le Mali depuis la naissance du groupe armée fondé par le peul Amadou Koufa, un groupe armé dont les membres sont en grande partie originaires de l’ethnie peule. A l’issue de la réunion extraordinaire qui s’est tenue dimanche, le président malien a procédé au limogeage du chef d’Etat-Major de l’armée malienne. IBK a également annoncé la dissolution de la milice Dan Na Ambassagou, un groupe d’autodéfense dogon.

Un massacre condamné par la communauté peule

« Nous condamnons cette barbarie et nous demandons au président de prendre en main le dossier. Le gouvernement et l’armée ont montré leur incapacité. Comme le gouvernement est incapable de défendre nos populations, nous allons aussi nous organiser pour attaquer les dogons et nous allons nous donner les moyens pour cela », a déclaré Abdoul Aziz Diallo, premier responsable de l’une des principales associations de peuls au Mali. Selon un rapport de l’ONU, les violences intercommunautaires au Mali ont fait environ 500 l’année dernière.

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