PLAINTE DE KEMI SEBA – Attendu pour une importante mobilisation à Abidjan, l’activiste franco-béninois a été expulsé de la Côte d’Ivoire, quatre jours seulement après son arrivée dans la capitale économique ivoirienne.
Kemi Seba ne compte pas rester les bras croisés après son expulsion d’Abidjan mardi dernier. Alors que ses partisans espéraient pour certains, faire sa rencontre pour la première fois ce week-end dans la commune de Yopougon, l’activiste franco-béninois, symbole de la lutte contre le Franc Cfa, a été expulsé de la Côte d’Ivoire vers le Bénin. A peine a-t-il atterri sur le territoire qu’il a été conduit dans les locaux de la DRT à Cotonou où il sera détenu pendant un bon moment avant d’être relâché finalement.
Expulsé de la Côte d’Ivoire dans la soirée du mardi, Kemi Seba a révélé ce vendredi que plusieurs droits lui ont été refusés pendant sa détention dans les locaux de la DST à Abidjan. Désormais, le militant anti franc Cfa envisage de ne plus rester insensible aux injustices qu’il pourrait éventuellement subir pendant sa détention, comme ce fut le cas à Abidjan et aussi au Bénin : «Durant ma garde à vue, j’ai demandé au commissaire ivoirien Namaury Fofana de la DST un avocat, et ce, à 6 reprises. Cela m’a été refusé. De plus, on m’a expulsé sans qu’un préavis ne me soit donné, ce qui est un minimum requis dans pareil cas. Pendant des années, je n’ai jamais porté plainte contre qui que ce soit, mais la grande affluence d’avocats panafricanistes qui contactent mon mouvement pour me soutenir et m’encourager à ne plus laisser passer les injustices que je subis face aux préfets de la Françafrique m’a convaincu du contraire.», a révélé l’activiste franco-béninois. S’il est adulé par une partie de la jeunesse africaine pour son combat, Kemi Seba devient de plus en plus indésirable dans les pays membres de la zone franc Cfa, du moins dans ces pays de la zone CFA qui défendent la monnaie.
Une plainte contre le ministre de l’intérieur béninois
«Suite à mon expulsion de Côte d’Ivoire, j’ai été retenu 24h par la DRT Béninoise, sur instruction du ministre Sacca Lafia. Ce dernier a décidé finalement de me rencontrer le 27 mars à 17h, dans son bureau du Ministère de l’Intérieur. A cette occasion, plutôt que de me lancer un appel fraternel à la prudence, que j’aurais pu comprendre, le ministre m’a lancé une menace qu’il devra assumer devant l’Histoire et devant les tribunaux, car on ne me menace pas… Une plainte sera déposée dans les jours à venir par un pôle d’avocats panafricanistes venant de toute l’Afrique francophone contre vous monsieur le ministre de l’intérieur béninois, et contre les Autorités ivoiriennes pour cette expulsion en tout point illégale.». Dans les jours à venir nous devrions en savoir un peu plus sur le dépôt de ces plaintes qui visent la Côte d’Ivoire et le Bénin.