MASSACRE A OGOSSAGOU – 160 personnes ont péri il y’a environ une semaine dans l’attaque d’un village peul dans le centre du Mali. Aux premières heures de cette attaque meurtrière, plusieurs limogeages au sein de l’armée.
Le massacre des peuls au Mali a coûté au chef d’Etat-Major de l’armée malienne son poste, sans compter les nombreux limogeages au sein des FAMA. Mais cette attaque meurtrière a aussi eu pour conséquence la dissolution de la milice Dogon Dan Nan Ambassagou, accusée d’être à l’origine des exactions, des accusations que l’association d’autodéfense nie en bloc.
Qui se cache derrière le massacre des peuls au Mali ? Pour l’heure, les suspicions se tournent vers le groupe d’autodéfense Dan Nan Ambassagou. L’une des raisons qui poussent à croire que la milice Dogon serait derrière cette attaque dont le bilan est passé à 160 morts, est dû à tenue traditionnelle que portaient les assaillants. Plusieurs témoignages rapportent que les auteurs du massacre étaient vêtus de leur tenue traditionnelle de chasseurs dozos. Au lendemain de l’attaque, le président malien a tenu un conseil des ministres à l’issue duquel il a procédé au limogeage du chef d’Etat-major de l’armée malienne. Des mesures ont également été prises à l’encontre de la milice Dan Nan Ambassagou, accusée d’avoir perpétré ce massacre dans le village peul d’Ogossagou. Le groupe d’autodéfense a été dissout au lendemain de l’attaque meurtrière. Dissoute, la milice Dogon nie fermement être impliquée dans ces attaques du 23 mars dernier, une hypothèse partagée par un ancien professeur malien de philosophie.
Issa N’Diaye sceptique sur l’implication des Dogons
«C’est des conflits traditionnels entre éleveurs que sont les Peuls et les agriculteurs que sont les Dogons. Il y avait un cadre de gestion traditionnel à l’époque qu’on avait trouvé et qui arrivait à déterminer des couloirs, des périodes de passage et les animaux pouvaient par exemple séjourner dans les champs des agriculteurs après les récoltes et ça permettait aussi de fertiliser les sols. Donc il y avait une sorte de symbiose entre les populations et les conflits qui naissaient à l’époque trouvaient rapidement des solutions dans le cadre des concertations traditionnelles. Les milices Dogon qu’on a soupçonnées ont dit qu’elles ne sont pas responsables de l’attaque. Apparemment, il y a des gens qui viennent, qui s’habillent parfois en tenue de chasseur Dogon et qui agressent les communautés Peuls. Donc là-bas, il faudra comprendre que ce ne sont pas les chasseurs Dogon parce que les confréries de chasseurs sont par définition multiethniques», a fait savoir l’ancien ministre malien Issa N’Diaye. Pour l’heure, difficile d’écarter cette piste puisque l’attaque n’a pas été revendiquée par l’un des groupes armés qui occupent le Nord du Mali. Les conclusions des enquêtes en cours nous en dirons plus certainement.