REFORME COMMISSION ELECTORALE – Si le gouvernement et l’opposition ivoirienne sont d’accord sur la nécessité de réformer la commission électorale, dans le fond les deux parties ont toujours du mal à s’entendre sur la marche à suivre.
A l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la session parlementaire, le président ivoirien tenait un discours à l’Assemblée Nationale. Au cœur de cette allocution, l’épineuse question de la réforme de la commission électorale indépendante, une promesse que le chef de l’Etat entend bien honorer avant la tenue de la présidentielle 2020.
La question de la réforme de la CEI était au centre de l’allocution du président Ouattara lors de l’ouverture de la session parlementaire 2019. Très attendu sur le sujet, le président ivoirien a réaffirmé son engagement à procéder à des réaménagements au sein de la commission électorale indépendante ivoirienne. Mais dans le fonds, le gouvernement et l’opposition ont du mal à accorder leur violon. Pour l’opposition ivoirienne, l’Arrêt de Cour Africaine a recommandé une réforme en profondeur de l’actuelle commission électorale indépendante, une réforme en profondeur qui pourrait avoir pour conséquence le départ de Youssouf Bakayoko de la tête de l’institution. Mais pour le gouvernement, il s’agira d’une simple recomposition de l’organe électorale, une idée à laquelle semble vouloir s’accrocher le président ivoirien : «j’ai instruit le Premier ministre, à l’effet de rencontrer les responsables des partis politiques et de la société civile en vue de réexaminer la composition de la Commission électorale indépendante, comme je l’avais promis, conformément aux recommandations de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples». En lieu et place d’une réforme en profondeur, le président ivoirien a parlé d’un réexamen de la commission électorale, une idée qui risque fort de déplaire à l’opposition qui souhaite que l’instance soit dirigée par une personnalité de la société civile ivoirienne.
Bientôt un projet de loi à l’Assemblée Nationale
«A l’issue de ce dialogue politique entamé début janvier 2019, je déposerai devant votre institution un projet de loi relatif à la Commission électorale indépendante, prenant en compte les propositions qui renforcent la confiance dans cette importante institution», a indiqué le président ivoirien. Disposant de la majorité à l’Assemblée Nationale, le gouvernement n’aurait aucune difficulté à faire passer sa nouvelle loi sur la réforme de la commission électorale. La réforme de la CEI reste primordiale pour la tenue de la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire.