PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE DE 2020 – Malgré le boycott de plusieurs militants, le front populaire ivoirien avait réussi à présenter un candidat à l’élection d’octobre 2015 en Côte d’Ivoire.
Ce n’est pas une voix anodine qui le confirme, mais bel et bien celle de Simone Gbagbo, l’une des vice-présidentes du Front populaire ivoirien. A l’occasion d’un séminaire de formation qu’elle a animé depuis sa résidence, l’ancienne première dame a confié que le FPI aura bel et bien un candidat à la prochaine élection présidentielle. Et il ne s’agit pas à priori d’une personnalité du clan Affi actuellement combattu pour la présidence du parti, mais probablement une personnalité issue de l’aile radicale du parti.
Le FPI ne cache plus ses ambitions politiques pour 2020 en Côte d’Ivoire, surtout après l’acquittement de Laurent Gbagbo. La remise en liberté conditionnelle de l’ancien chef d’Etat a redistribué les cartes pour la prochaine présidentielle qui semblait se jouer entre le RHDP et le PDCI RDA d’Henri Konan Bédié. Mais l’aile radicale du front populaire ivoirien risque fort bien de s’inviter dans cette course à l’élection présidentielle ivoirienne, si l’on se fie aux propos de Simone Gbagbo, l’ancienne première dame de Côte d’Ivoire : «Le Fpi ira aux élections en 2020». Mais cette ambition politique est vouée d’avance à l’échec si le parti ne parvient pas à afficher une unité avant la prochaine échéance électorale : «le Fpi ambitionnant de revenir au pouvoir par le suffrage afin de l’exercer pour le peuple, il gagnerait à prendre les dispositions utiles maintenant, afin de garantir son succès aux échéances électorales de 2020. Deux cent cinq Fédérations anciennes et de création nouvelle ont été installées pour poursuivre et renforcer son implantation sur toute l’étendue du territoire national», ont fait savoir les organisateurs du séminaire qui a eu lieu chez l’ancienne première dame. Amnistiée il y’a quelques mois par le président ivoirien, Simone Gbagbo s’implique d’avantage dans la vie politique de son pays et de son parti, à l’approche de l’élection ivoirienne. Si l’aile radicale du front populaire se présente à l’élection à venir, il y’a de fortes chance de se retrouver dans un scénario avec deux candidats FPI en course, à savoir celui du clan Affi et aussi celui qui sera désigné par l’aile radicale du front populaire ivoirien. Pressenti pour une candidature, Laurent Gbagbo pourrait encore difficilement prétendre à cette course, puisque son procès à la CPI n’est pas encore achevé. Après avoir bénéficié d’une liberté conditionnelle, l’ancien président est actuellement en Belgique. S’il a reçu plusieurs visites il n’a pas encore reçu celle de son épouse Simone Gbagbo. Bien qu’elle soit totalement acquittée en Côte d’Ivoire, elle risque une extradition à la CPI, puisque le procureur réclame toujours sa tête.
L’appel de Simone aux exilés
«Mon souhait est que tous ceux qui sont allés en exil rentrent (…). Qu’ils reviennent en Côte d’Ivoire et retrouvent leurs parents… Vous n’avez pas peur de vous présenter à leurs côtés. C’est une grande leçon que vous êtes en train de donner à toute la Côte d’Ivoire. Des fils sont partis en exil, ils sont revenus d’exil. On ne doit pas les considérer comme des gens qui ont la peste ou une maladie incurable et qu’on doit rejeter. Au contraire, on doit les accueillir, les recevoir et cela va encourager ceux qui sont restés là-bas à rentrer eux aussi. Si les chefs, les populations n’étaient pas d’accord, ils auraient pu chasser ces gens. Et on ne saurait pas aujourd’hui comment ces gens allaient s’en sortir. Je voudrais vous dire merci. Vous avez rendu service à toute la population de la Côte d’Ivoire ». Le retour des exilés politiques avant 2020 relancerait le suspens dans la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire. Si le régime ivoirien a déjà donné son accord pour le retour des exilés, nombreux sont ceux qui craignent des poursuites une fois qu’ils seront à Abidjan.