Algérie : un proche de Bouteflika élu président par Intérim

by Kohan Kioshiko
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TRANSITION EN ALGERIE – Après la démission de l’ancien dirigeant algérien, le parlement a élu Abdelkader Bensalah, président du conseil national, à la tête du pays pour une durée de 3 mois, conformément à la Constitution algérienne.

Abdelaziz Bouteflika est parti mais les algériens occupent toujours massivement les rues. La raison de la présence des manifestants dans les rues s’explique par le fait que la transition sera assurée par une personnalité de l’ancien régime, fidèle serviteur de l’ancien dirigeant. Conformément à la constitution, c’est Abdelkader Bensalah, président du conseil de la Nation, qui hérite de la présidence en Algérie et devrait diriger la transition politique. Mais ses accointances avec le système que combat les algériens relancent la polémique sur sa désignation intérimaire à la tête du pays.

L’Algérie est actuellement plongée dans une impasse, et ce malgré la démission d’Abdelaziz Bouteflika le mois dernier. Alors qu’il souhaitait diriger la transition, l’ancien dirigeant a été sommé par l’armée de rendre sa démission avant la fin de son quatrième mandat constitutionnel qui expire le 28 avril prochain. Dans une lettre de démission remise en direct au président du conseil constitutionnel, Abdelaziz Bouteflika a suivi les consignes de l’armée en quittant son poste avant la fin de son mandat constitutionnel. Mais cette victoire n’était que le début d’une nouvelle bataille que les algériens s’apprêtaient à livrer : celle de la désignation de la future personnalité chargée de conduire la transition en organisant des élections sous un delai de 3 mois. Conformément à la constitution, c’est le président du conseil de la Nation qui doit succéder à Bouteflika. Réuni mardi, le parlement a donc suivi la constitution en désignant Abdelkader Bensalah comme le président par intérim de l’Algérie, chargé de conduire la transition. Quelques heures après sa nomination à la tête du pays, le président par intérim s’est adressé au peuple algérien : «C’est en concertation avec la classe politique et civile citoyenne que je me propose, en priorité et en urgence, de créer une institution nationale collégiale, souveraine dans ses décisions, à laquelle sera dévolue la mission de réunir les conditions nécessaires de préparation et d’organisation d’élections nationales honnêtes et transparentes. L’important, pour notre peuple, est de choisir la personne et le programme qui répondent le mieux à ses aspirations à un nouveau système politique en mesure de relever les défis majeurs du pays dans une Algérie arrimée à la modernité, à la démocratie, à la justice et au développement. J’attends de tout un chacun, une mobilisation plus grande que celle dont ils ont fait montre jusqu’à présent, pour faire face aux défis multiples et urgents que notre pays doit inéluctablement affronter, notamment ceux liés à notre sécurité nationale et régionale, ainsi que l’enjeu des profondes réformes économiques, financières et institutionnelles, et celui de notre développement social et humain durable». Malgré le message d’apaisement lancé par le nouveau président, les algériens sont descendus à nouveau dans les rues pour exiger la démission d’Abdelkader Bensalah, connu pour sa fidélité à l’ancien régime. Après avoir fait chuter Bouteflika, les algériens qui manifestent pour éradiquer le système souhaitent voir dégager Bensalah, une situation qui pourrait à nouveau plonger le pays dans un vide constitutionnel contre lequel l’armée a mis en garde ce mercredi les manifestants.

L’armée met en garde contre toute transition extérieure

«Avec le début de la nouvelle phase et la poursuite des marches, nous avons déploré l’apparition de tentatives de la part de certaines parties étrangères de mettre à exécution leurs desseins visant à déstabiliser le pays », a fait savoir le chef de l’armée dans un communiqué diffusé ce mercredi. «Président depuis près de 17 ans du Conseil de la nation, l’homme de 77 ans est un pur produit du régime algérien et un fidèle d’Abdelaziz Bouteflika.  Député, ambassadeur, haut fonctionnaire ministériel, sénateur, il a multiplié les fonctions et présidé les deux chambres du Parlement, sans jamais devenir ministre.», explique France 24.

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