Côte d’Ivoire : Mamadou Traoré, proche de Guillaume Soro, auditionné par la police

Kohan Kioshiko

AUDITION DE MAMADOU TRAORE – Connu pour son militantisme en faveur de Guillaume Soro, le professeur a été auditionné durant six heures dans les locaux de la préfecture de police d’Abidjan. Contrairement à Alain Lobognon, il a directement regagné sa résidence après son audition.

Contrairement à Alain Lobognon, Mamadou Traoré a lui été auditionné au sein de la préfecture de police d’Abidjan. A en croire ce proche de Guillaume Soro, les raisons de sa convocation étaient restées un mystère, jusqu’à ce qu’il se présente devant le commissaire Begromissa Alain pour connaître les motifs de cette convocation. D’après le récit des faits dévoilés par le concerné, il aurait été convoqué dans les locaux de la préfecture de police suite à certaines informations non officielles qu’il aurait révélé à son entourage, notamment sur d’éventuelles faveurs que le président ferait aux gendarmes et soldats proches de lui, des informations niées en bloc par Mamadou Traoré.

Mamadou Traoré sera-t­-il le prochain proche de Guillaume Soro à se retrouver derrière les barreaux ? Pour l’heure, le pro-soro a regagné indemne sa résidence après avoir été auditionné pendant plusieurs heures dans les locaux de la préfecture de police d’Abidjan ? Que lui reprochait-on exactement ? Officiellement les raisons de sa convocation étaient inconnues. Ce n’est qu’une fois sur les lieux avec son avocat qu’El Hadj Mamadou Traoré a été informé des faits qui lui étaient reprochés. A en croire le proche de Guillaume Soro, son audition dans les locaux de la police a duré pendant six heures. Si la préfecture n’a pas encore dévoilé les faits qui sont reprochés au pro-soro, celui- ci a révélé sur sa page après son audition cinq faits principaux pour lesquels il ferait l’objet d’une accusation : «on semble m’accuser des cinq faits suivants à coloration politique qui ont été mentionnés dans le PV de mon audition, Trouble à l’ordre public, Offense au Chef de l’État, Atteinte à la sûreté de l’État, Incitation à la violence, Divulgation de secret professionnel». Le professeur El Hadj Mamadou Traoré a également révélé quelques contenus de cette audition qui a eu lieu lundi dans la matinée : «On m’apprend que j’aurais dit à certains membres de mon entourage, sans les citer, que le Chef de l’État favoriserait les fonctionnaires, les militaires et les gendarmes proches de lui au détriment des autres fonctionnaires et corps militaires.  Et que ces propos seraient de nature à créer des troubles et inciter à la violence. On m’informe que j’aurais dit à certains membres de mon entourage que des membres du gouvernement seraient en conflit ouvert pour la succession du pouvoir et que cela pourrait créer des troubles. Il me faut donc justifier ces propos. On m’informe que suite à ma convocation, j’aurais publié sur internet qu’on m’a convoqué parce que, suite à la démission de Guillaume Soro de l’AN, je m’apprêterais à aller à la Primature pour dire le nom de tous ceux qui émargeaient dans cette institution lorsque Guillaume Soro était Premier Ministre.  On me demande si je reconnais avoir fait une telle publication.».

Mamadou Traoré craint de possibles poursuites à son égard

S’il a regagné son domicile lundi dans l’après-midi après son audition, le proche de Guillaume Soro estime qu’il n’est pas encore tiré d’affaires : «Toutes les questions qu’on m’a posées relèvent d’opinions que j’aurais emises auprès de certains membres de mon entourage.  Je ne suis donc pas loin d’être poursuivi pour délit d’opinion alors que la constitution protège la liberté d’expression et d’opinion.», a-t-il fait savoir. Il y’a quelques mois, Alain Lobognon s’était retrouvé derrière les barreaux après avoir divulgué dans un tweet que le procureur de la République était sur le point de procéder à l’arrestation d’Ehouo Jacques, le maire du Plateau.

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