TRAVAIL DES ENFANTS – Selon une statistique du Accueil Comité National de Surveillance des Actions de Lutte contre la Traite, l’Exploitation et le travail des Enfants, environ 127 000 enfants effectueraient des tâches dangereuses dans les plantations ivoiriennes, dans les champs de cacao plus précisément.
La lutte contre le travail des enfants en Côte d’Ivoire est un combat qui est loin d’être gagné à ce jour. En dépit des efforts déployés sur le terrain par le ministère de l’agriculture et certaines fondations qui luttent contre ce fléau, de nombreux adolescents sont exploités dans les forêts ivoiriennes. Il y’a de cela quelques mois, un reportage réalisé par l’équipe d’Envoyé Spécial dans certaines localités reculées du pays, a une nouvelle fois relancé la polémique sur les efforts consentis pour éradiquer ce phénomène sur le terrain.
Le travail des enfants dans les plantations de cacao en Côte d’Ivoire reste toujours une réalité. Il y’a de cela quelques mois, l’équipe d’Envoyé Spécial a réalisé un reportage sur les ouvriers travaillant dans les champs de cacao, l’une des principales ressources économiques du pays. Selon la fondation ICI, l’International Cocoa Initiative, ce sont à ce jour 2,1 millions d’enfants en Afrique de l’ouest qui travaillent dans les plantations de cacao, au Ghana et en Côte d’Ivoire plus principalement. Ces enfants esclaves du cacao exercent plusieurs tâches dangereuses au quotidien. Selon la fondation International Cocoa Initiative, certains adolescents contribuent à l’abattage des arbres dans les plantations, à la conduite d’engins motorisés, à la récolte en se servant d’outils dangereux comme les faucilles et machettes. Plus inquiétant encore, les enfants travaillant dans les plantations de cacao en Côte d’Ivoire manipulent pour certains du glyphosate sans tenir compte des précautions requises. En janvier 2019, l’Equipe d’Envoyé Spécial réalisait des investigations sur ce phénomène dans les plantations situées dans l’ouest du pays, une zone où le cacao reste la principale culture. Interrogés par la journaliste, plusieurs ouvriers ont révélé qu’ils ignoraient les dangers liés à la manipulation des pesticides dans les plantations de cacao. Ces pesticides communément appelés ‘‘tête rouge’’ sont aussi malheureusement manipulés par les enfants dans les champs, sans la moindre précaution. Avec des pulvérisateurs au dos, les adolescents ont souvent la tâche de pulvériser avec du glyphosate les champs de cacao. Avec les nombreux procès intentés à Monsanto, il y’a de quoi craindre pour l’avenir des enfants qui travaillent dans les plantations ivoiriennes. Deux américains ont traduit en justice la société Monsanto qu’ils tenaient pour responsables des cancers qui leur ont été diagnostiqués ces dernières années. Et il y’a de cela quelques jours en France, un agriculteur remportait aussi son procès contre le fabricant de pesticides utilisés dans les plantations ivoiriennes de cacao. S’il n’est pas encore démontré scientifiquement que le glyphosate est à 100% cancérigène, sa manipulation sans protection expose les enfants esclaves du cacao à de nombreux dangers qu’ils ignorent.
Un reportage sur le travail des enfants censuré ?
« Pour ceux dont la diffusion du reportage sur certaines plantations de cacao en Côte d’Ivoire I a brutalement été interrompu (notamment en Côte d’Ivoire) sachez qu’envoyé spécial sera disponible sur Youtube dès demain on ne peut pas imaginer qu’il s’agisse d’une censure, non», a réagi la présentatrice de l’émission envoyé spécial après l’interruption du reportage sur le travail des enfants. Si la chaîne refuse de parler de censure, nombreuses sont les personnes qui adhèrent à cette théorie. Pour cause, Nathalie Follouroux, fille de la première dame de Côte d’Ivoire, a été indexée par certains d’avoir demandé l’arrêt de la diffusion du reportage dans plusieurs états du continent africaine. Nathalie Follouroux est pour rappel, la directrice de programmation et marketing chez Canal+, chaîne ou Bolloré reste un actionnaire.