Riz avarié : le parti de Mamadou koulibaly demande des comptes au ministre

Kohan Kioshiko
grains de riz dans un sac

RIZ AVARIE ABIDJAN – Après confirmation des anomalies constatées, le ministère du commerce a ordonné la destruction des 18 000 tonnes importées en Côte d’Ivoire. Mais de nombreuses questions restent encore sans réponse à ce jour.

Le processus de destruction du riz avarié bloqué au port d’Abidjan depuis des mois a enfin démarré. Le démarrage de cette phase est un véritable soulagement pour les populations ivoiriennes, d’autant plus que certaines rumeurs annonçaient qu’une certaine quantité de la marchandise avait frauduleusement quitté le port pour être écoulé sur le marché, information qui sera plus tard démentie par voie officielle. En attendant la fin de ce processus de destruction qui durera un mois environ, un responsable du Lider, parti politique fondé par Mamadou Koulibaly, est monté au créneau pour demander des comptes au ministre du commerce.

Plus de peur que de mal dans l’affaire de riz avarié qui avait débarqué au port d’Abidjan il y’a un peu plus de deux mois. Un stock de 18 000 tonnes, convoyé par le navire MV Ocean Princess depuis la Birmanie, avait accosté dans la capitale économique ivoirienne. Mais très vite des rumeurs concernant la qualité de la marchandise se répandront sur la toile, ce qui amènera le gouvernement à procéder à des contrôles d’usages. A l’issue des vérifications techniques, le ministère du commerce conclura sur la mauvaise qualité du riz importé depuis l’Asie au port d’Abidjan. Conformément à la réglementation en vigueur, le ministère du commerce a annoncé la destruction des 18 000 tonnes de riz avariés qui avaient débarqué au port d’Abidjan. Le processus en question a démarré depuis le mardi 16 avril au centre de valorisation et d’enfouissement technique de Kossihouen. Si la population est officiellement hors de danger avec la destruction de cette marchandise impropre à la consommation, de nombreuses questions restent à ce jour sans réponse, notamment des questions relatives aux conditions d’importation du riz. Dans une lettre adressée au ministre du commerce, Yves Meledje, le Délégué National au commerce et à l’industrie du parti LIDER, a interpellé le ministre concernant deux importantes préoccupations : «L’importateur est responsable d’informer son fournisseur/exportateur du caractère obligatoire du programme et de l’exigence de présentation d’un certificat de conformité pour toutes les marchandises avant toute entrée de celles-ci en Côte d’Ivoire. Afin d’obtenir un certificat de conformité, le fournisseur/exportateur de la marchandise doit contacter l’un des prestataires mandatés dans le pays d’exportation. Au vu de ce qui précède, je vous saurais gré de bien vouloir nous éclairer sur le point suivant: Comment se fait-il que le navire MV Ocean Princess, avec sa cargaison de 18.104,55 tonnes de riz avariée, ait pu accoster et décharger son riz au port autonome d’Abidjan en Côte d’Ivoire, sans certificat de conformité préalable comme requis par les textes en vigueur que vous avez vous-même signés, ce d’autant plus qu’il était de notoriété publique, grâce à des organisations des consommateurs, que la cargaison de bateau était impropre à la consommation et avait été refoulée à divers ports (Tema, Lomé)?». Le responsable du parti fondé par Mamadou Koulibaly s’interroge aussi sur le paiement des pénalités applicables à cette infraction.

Qui va payer la pénalité fixée par l’Etat ?

Selon le décret 2017-567 du 6 septembre 2017 portant approbation des conventions de concession du service public de vérification de la conformité des produits embarqués à destination de la Côte d’Ivoire, «Toute marchandise importée en Côte d’Ivoire sans certificat de conformité se verra appliquer une pénalité de 50% de la valeur CAF avec saisine, suivie de destruction de la cargaison à la charge de l’importateur.». Meledje Yves a souhaité savoir si ‘‘les dispositions relatives aux pénalités et à la prise en charge des coûts ont bien été appliquées à l’importateur indélicat, et ne seront pas imputées au contribuable ivoirien, déjà suffisamment mis en danger par cette importation illégale’’.

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