Libération des militaires ivoiriens : la réponse d’Adjoumani à Simone Gbagbo

Kohan Kioshiko

LIBERATION MILITAIRES IVOIRIENS – Après avoir bénéficié d’une amnistie du président Ouattara Alassane, Simone Gbagbo multiplie les déplacements à l’intérieur du pays. Récemment, elle était dans le Gontougo pour prendre part à la cérémonie organisée pour célébrer le retour d’exil de Kouamé Secre Richard.

Le porte-parole du RHDP n’a pas mis du temps à recadrer l’ancienne première dame ivoirienne, Simone Gbagbo. Dans le cadre d’un déplacement dans la ville de Bondoukou, l’épouse de l’ex-dirigeant ivoirien avait appelé le président ivoirien à étendre la loi d’amnistie aux militaires ivoiriens incarcérés à la faveur de la crise post-électorale de 2011. L’ordonnance d’amnistie prise par le président ivoirien avait exempté certains soldats accusés d’avoir commis des crimes de sang durant cette période trouble en Côte d’Ivoire.

Comme annoncé, Simone Gbagbo a bel et bien pris part à la cérémonie organisée à Bondoukou pour célébrer le retour d’exil de Kouamé Secre Richard, un des nombreux cadres de l’ancien régime qui avait pris la route de l’exil. A l’occasion de cette cérémonie, l’ancienne première dame de Côte d’Ivoire a appelé le président ivoirien à se pencher sur la question de la libération des militaires ivoiriens emprisonnés pour crimes de sangs commis lors de la crise ivoirienne. A la faveur de l’ordonnance d’amnistie prise par le président le 6 août dernier, 800 prisonniers, «les personnes poursuivies ou condamnées pour des infractions en lien avec la crise post-électorale de 2010 ou des infractions contre la sûreté de l’État commises après le 21 mai 2011, à l’exclusion des personnes en procès devant une juridiction pénale internationale, ainsi que de militaires et de membres de groupes armés», avait été remises en liberté. Comme indiqué par le chef de l’état, cette mesure exceptionnelle prise dans le but de contribuer à l’apaisement du climat social, ne concernait pas les hommes en tenue ayant commis des crimes de sang. A l’occasion de son déplacement à Bondoukou, Simone Gbagbo a appelé à la libération de ces militaires parmi lesquels figurent Dogbo Blé et Séka Séka, deux gradés de l’armée ivoirienne accusés d’avoir commis plusieurs crimes durant la crise ivoirienne.

Adjoumani tacle Simone

En sa qualité de porte-parole du RHDP, le ministre Kobenan Adjoumani s’est offusqué contre l’appel lancé par l’ancienne première dame, à savoir la libération des militaires accusés de crimes de sang : «Sur la question de la libération des militaires, il est bon de noter que l’ordonnance d’amnistie prise par le Chef de l’Etat le 6 Août 2018 dans un sens d’apaisement pour la réconciliation nationale et qui a permis la libération et l’effacement des peines pour 800 personnes civile dont fait partie Madame Simone Gbagbo exclut les militaires coupables de crimes de sang. Il est donc surprenant que Madame Simone Gbagbo considère la détention de ces militaires comme une violation de la loi d’amnistie alors que cette dernière les excluait. Comment Madame Simone GBAGBO, ose-t-elle réclamer et exiger la libération de tous les militaires, y compris, DOGBO Blé, SEKA Séka et autres qui ont pris une part active dans les massacres des populations civiles ? Madame GBAGBO oublie-t-elle les chevauchées funestes de son Aide de camp SEKA Séka qui a été identifié par tous les rapports des droits de l’Homme comme étant l’un des responsables des escadrons de la mort, ayant entrainé la mort de plusieurs Ivoiriens dont le Général Robert Guéi et les Capitaines Fabien Coulibaly et Dosso pour ne citer que ceux-là ?». Pour rappel, l’ordonnance d’amnistie prise par le président ivoirien fait l’objet d’un recours à la cours suprême en vue de son annulation : «Ce recours devant la Cour suprême vise avant tout à obtenir l’annulation de l’amnistie, mais il s’agit aussi de faire prévaloir l’État de droit et d’empêcher des décisions arbitraires.», a rappelé le président de la lidho.

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