NOIX DE CAJOU – A l’ouverture de la nouvelle campagne, le gouvernement avait fixé, comme c’est le cas chaque année, le prix officiel d’achat qui s’établit à 375 francs Cfa, soit une légère baisse comparée au prix de commercialisation fixé l’année dernière.
La nouvelle campagne de la noix de cajou en Côte d’Ivoire a été officiellement lancée par le gouvernement. Mais le prix officiel fixé par l’état de Côte d’Ivoire a suscité de nombreuses réactions. Guillaume Soro, aujourd’hui considéré comme un transfuge du pouvoir, avait souhaité voir le gouvernement garantir aux producteurs d’anacarde un prix compris entre 500 et 1500 FCFA le kg. De son côté, le groupe parlementaire du PDCI RDA avait, dans une déclaration lu la semaine dernière, indexé le gouvernement dans la mévente de l’anacarde, soulignant le laxisme du pouvoir en place face aux négociants qui refusent de se suivre les normes tarifaires officielles. Ce 23 mars, le porte-parole du RHDP a répondu aux reproches faits à l’état ivoirien.
Le groupe parlementaire PDCI RDA à l’Assemblée Nationale n’est pas resté insensible au lancement de la nouvelle campagne de commercialisation de la noix de cajou en Côte d’Ivoire. Pour l’année 2019, le gouvernement avait décidé de garantir aux producteurs un prix d’achat officiel de 375 francs Cfa, un prix qui rappelons-le, est en baisse comparé à celui qui était fixé lors de la campagne précédente. Dans sa déclaration lue la semaine dernière, le groupe parlementaire PDCI a tenu le gouvernement en partie pour responsable de la mévente de l’anacarde en Côte d’Ivoire : «Ainsi, malgré la forte paupérisation de nos concitoyens qui vivent de cette culture, aucune mesure sérieuse n’est prise par le Gouvernement pour trouver des solutions durables à cette situation qui perdure depuis la campagne 2018…Plus grave, le prix officiel bord champ de la noix de cajou n’est pas respecté et ce, dans l’indifférence du Gouvernement qui garde un silence incompréhensible sur cette grave conjoncture dans la filière.». A l’occasion d’une visite effectuée dans la ville de Dabakala, Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée Nationale, s’était lui aussi insurgé contre le prix fixé cette année pour la campagne 2019 de la noix de cajou. Pour l’ancien premier ministre, le gouvernement aurait dû prendre les dispositions pour établir à au moins 500 francs Cfa le prix de commercialisation de l’anacarde pour la campagne 2019. Comme il fallait s’y attendre, le porte-parole du RHDP n’a pas mis du temps à répondre à Guillaume Soro et au groupe parlementaire PDCI RDA.
Adjoumani tacle à nouveau Soro et le PDCI
«Il convient de rappeler que la réforme des filières coton et anacarde intervenue en septembre 2013 a permis à la Côte d’Ivoire de monter rapidement en puissance dans la filière cajou positionnant notre pays comme un acteur majeur de cette filière au plan mondial comme le reconnait d’ailleurs M. Isac Adi Kouamé. Grâce à cette réforme la CI est aujourd’hui premier producteur mondial de noix de cajou…Il est bon de rappeler qu’avant la réforme les noix de cajou étaient vendues bord champ entre 25FCFA et 200FCFA le kilogramme, une période où M. Guillaume Kigbafori SORO était Premier Ministre et Chef de la Rébellion contrôlant le nord du pays.», a fait savoir le porte-parole du parti unifié. Selon le ministre des ressources animales et halieutiques, la crise de l’anacarde que la Côte d’Ivoire a traversé l’année dernière était liée «à une production mondiale de plus en plus abondante et une chute de 38% des prix des amandes avec pour conséquence de nombreux cas de faillite de transformateurs et de négociants. Cela a entrainé des impayés au niveau des banques, instaurant une perte de confiance entre les acteurs et intervenants de la chaine de commercialisation aussi bien au niveau national qu’international.».