Plainte en appel de la BCEAO : la réaction de Kemi Seba

Kohan Kioshiko

KEMI SEBA POURSUIVI – L’activiste franco-béninois n’en a pas encore fini avec la Banque centrale des états de l’Afrique de l’ouest. Il y’a de cela presque deux ans, le nouveau symbole de la lutte contre la monnaie coloniale brûlait un billet de 5000 francs lors d’une manifestation dans la capitale sénégalaise.

La BCEAO n’a pas encore renoncé à sa plainte déposée au Sénégal contre l’activiste franco-béninois. Le procès en appel contre Kemi Seba, placé sous mandat de dépôt le 25 août 2017, a été enregistré en début de semaine. Dans les normes, le procès de l’ancien chroniqueur télé devrait reprendre le 12 juillet prochain, sauf qu’il reste à ce jour une persona non grata au Sénégal. Au soir de sa libération au Sénégal, l’activiste franco-béninois a été expulsé vers la France. Pour qu’il comparaisse dans un tribunal à Dakar, il faudrait que le président sénégalais lève son interdiction de séjour au pays de la Téranga.

Nouveau rebondissement dans la plainte déposée par la BCEAO contre Kemi Seba en août 2017. Au cours d’une manifestation organisée à Dakar, plus précisément à la place de l’Obélisque. Lors de son meeting de protestation contre le Franc Cfa, l’activiste avait brûlé en direct un billet de 5000 francs Cfa, une scène filmée et diffusée sur la toile. Cette action symbolique a soudainement relancé le débat sur l’avenir de la monnaie africaine. De son côté, la BCEAO avait déposé une plainte contre Kemi Seba pour destruction de son symbole sur le billet. Après plusieurs journées d’audience mouvementée par des manifestations devant le tribunal de première instance de Dakar, l’activiste sera finalement relâché, à la grande satisfaction de ses partisans. Mais Kemi Seba sera directement mis dans un vol en direction de la France avec une interdiction de séjour sur le territoire sénégalais. Pour autant, la BCEAO n’a pas renoncé à sa plainte, puisque le procès en appel reprendra le 12 juillet prochain. Dans l’éventualité où l’interdiction de séjourner au Sénégal est toujours maintenue, il faudrait donc s’attendre à un procès par contumace, sans l’accusé à la barre. Ce dernier a d’ailleurs réagi à ce nouveau procès qui l’attend au Sénégal.

Kemi Séba prêt à affronter la BCEAO

«Observant notre montée en puissance en Afrique, et sans doute sur ordre de la France, la BCEAO continue en appel sa persécution à notre (mon) encontre suite à mon acquittement en première instance pour l’affaire du billet brûlé.  Mais si ces gens pensent que je vais abdiquer, paniquer, m’échapper, qu’ils sachent qu’ils se sont trompés de N*gre. Reste à savoir si le vice-champion de la FRANÇAFRIQUE Macky Sall (Le champion étant Ouattara) qui m’a interdit de séjour au Sénégal, au prétendu motif de ma dangerosité pour l’ordre public (pour ma popularité auprès de la jeunesse surtout…), acceptera que je foule de nouveau le sol sénégalais pour me faire JUGER. Je n’ai peur de rien. Et vous monsieur Macky Sall?», martelé l’activiste franco-béninois. Si la lutte contre le CFA reste une priorité pour lui, Kemi Séba envisage de s’attaquer à d’autres maux du continent, comme la mauvaise gouvernance, car d’après lui, «Le retrait du Franc CFA ne servira à rien s’il n’y a pas au préalable un combat pour la réappropriation de nos richesses et une lutte structurée contre la mal gouvernance de NOS ELITES. Et si ces élites de la FRANÇAFRIQUE craignent notre travail, c’est parce qu’elles savent que notre objectif, (contrairement aux inoffensifs et conventionnels intellectuels et économistes anti-cfa), n’est pas simplement de changer UNIQUEMENT la monnaie, mais de déconstruire tout le système néocolonial». Le Franc CFA pourrait être un mauvais souvenir d’ici quelques années, du moins en Afrique de l’ouest, remplacé par la monnaie commune de la CEDEAO. Mais pour l’instant, les discussions ont très peu avancés sur ce projet.

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