DEPART CADRES PDCI – Malgré les injonctions du président Henri Konan Bédié, plusieurs responsables politiques du Parti démocratique de Côte d’Ivoire ont foulé au sol les consignes du patron pour rejoindre le RHDP. Daniel Kablan Duncan, Patrick Achi, Aka Ahouélé et maintenant Charles Diby Koffi ont officialisé leur appartenance au parti unifié, des départs que refuse de minimiser Gaston Ouassénan Koné.
Le PDCI revendique son unité sur l’échiquier politique dans un contexte marqué par une profonde rupture idéologique. Deux tendances ont vu le jour depuis quelques mois au sein du parti d’Henri Konan Bédié, les pro-partis unifié et les opposants à l’unification du PDCI avec le RHDP. De nombreux cadres du parti d’Henri Konan Bédié ont décidé de rejoindre le parti unifié tout en revendiquant leur appartenance à leur formation politique d’origine, ce qui leur a valu d’être considérés des traîtres par certains. Si certaines figures du PDCI tentent de minimiser ces départs en cascade, Gaston Ouassénan Koné, l’un des vice-présidents du parti, estime pour sa part que ces défections de cadres posent un réel problème.
Le retrait du président Bédié du groupement politique RHDP n’a pas été suivi par tous les cadres. De nombreuses figures de proue du parti démocratique de Côte d’Ivoire ont décidé de maintenir leur collaboration avec le parti unifié, et ce en dépit des consignes laissées par le président de leur parti. Certains cadres sont même allés jusqu’à créer un courant PDCI pro-parti unifié, un courant baptisé Pdci Renaissance. Son président Daniel Kablan Duncan et quelques cadres du parti ont d’ailleurs été exclus temporairement par le conseil de discipline de leur parti. Ces départs en cascade n’étonnent guère Gaston Ouassenan Koné, vice-président du Pdci Rda qui a décidé de jurer fidélité à Henri Konan Bédié : «C’est de bonne guerre. Ce n’est pas la première fois que cela arrive dans le monde. Vous avez deux sortes de militants. Vous avez les militants de conviction. Ils ont une certaine conviction qu’ils défendent et restent quelles que soient les circonstances. A côté, vous avez les militants d’intérêt appelés les militants de la “mangercratie”qui pensent d’abord à leur intérêt personnel au détriment de l’intérêt général. Si l’intérêt d’aujourd’hui n’est pas celui d’hier, on les voit changer de camp et aller où on peut satisfaire l’intérêt d’aujourd’hui. Mais souvent ils oublient que l’intérêt d’aujourd’hui n’est pas forcément celui de demain. Et quand demain arrive, on les voit aussi changer de camp. De vrais essuie-glaces.», a-t-il confié dans une interview accordée au quotidien Le Nouveau Réveil. Le vice-président du parti poursuit en annonçant que ces départs en cascade pourraient porter préjudice au Pdci Rda : «Tout départ de cadres pose, je ne dirai pas un grand, mais un problème quand même. De toute façon, dans les différentes régions, vous avez aussi des militants convaincus. Avez-vous déjà vu un cadre qui fasse l’unanimité de tous les ressortissants de sa région ? Non ! Cela veut dire que certains iront avec une frange de la population mais les militants convaincus resteront et c’est sur eux que nous pourrons compter».
Présidentielle 2020, un scénario à trois selon Gaston Ouassénan
«A un moment donné, avec l’emprisonnement du président Gbagbo, on se croyait deux, le FPI étant un peu en sommeil. Mais à présent que son fondateur est sorti de prison, il va de soi, qu’à un moment, il y aura, de ce côté, des actions qui seront menées de sorte que ce ne sera plus deux camps qui se feront face. On risque de se retrouver avec trois camps. Parce que même si nous essayons de mettre une plateforme en place, elle peut réussir. Mais au moment des élections, chacun voudra que le candidat soit de son bord. Donc, nous risquons d’avoir pratiquement la même configuration qu’en 2010, où nous sommes allés aux élections présidentielles avec plusieurs candidatures au premier tour».