La CEDEAO interpelle Amadou Soumahoro sur l’éviction de 2 députés PDCI

Kohan Kioshiko

AMADOU SOUMAHORO DESAVOUE – La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest n’est pas restée insensible à l’éviction de deux députés du PDCI RDA, qui figuraient dans le groupe parlementaire national pour le compte de la Côte d’Ivoire, dans l’organisation sous régionale.

Le nouveau président de l’Assemblée Nationale s’est fait recadré par la Cedeao pour avoir tenté de mettre à l’écart deux députés PDCI qui faisaient partie du groupe national de la Côte d’Ivoire dans le parlement sous régional. Depuis son arrivée, le nouveau président de l’Assemblée Nationale ivoirienne peine à faire l’unanimité dans ses prises de décision. Il a récemment mis en place le nouveau bureau du parlement ivoirien, un bureau que le groupe parlementaire PDCI RDA a refusé d’intégrer après l’échec des discussions sur le nombre de postes proposés au groupe parlementaire de l’opposition.

Amadou Soumahoro a-t-il tenté d’évincer deux députés PDCI qui représentaient la Côte d’Ivoire au sein de la CEDEAO ? En tout cas c’est ce que semble indiquer le communiqué de l’organisation sous régionale. Dans un courrier adressé au président du parlement de la Cedeao, le nouveau président de l’Assemblée Nationale annonçait une recomposition du ‘‘Groupe national de Côte d’Ivoire au parlement’’ de la communauté économique ouest africaine. Dans cette recomposition, deux élus issus des rangs du PDCI RDA ont été volontairement évincés de leur poste, sans de plausibles explications. Pour certains, il ne fait aucun doute que le nouveau patron de l’hémicycle ivoirien reste toujours engagé dans une bataille contre le principal groupe parlementaire de l’opposition, à savoir le PDCI RDA. Le groupe a d’ailleurs refusé d’intégrer le nouveau bureau de l’Assemblée Nationale mis en place il y’a quelques jours, au motif que la nouvelle équipe du président de l’Assemblée Nationale «n’est pas conforme à l’Article 6 du Règlement de l’Assemblée nationale parce qu’elle ne reflète pas la configuration politique de l’Assemblée nationale, loin s’en faut. Elle n’est pas non plus conforme à la pratique constante observée dans la constitution du Bureau de l’Assemblée nationale depuis 1990 comme le montrent les tableaux ci-dessus. Au demeurant, comment 61% des Députés pourraient-ils s’attribuer 22 postes sur 26, soit 85% des postes à pourvoir», a souligné Maurice Kacou Guikahue dans une tribune. Aujourd’hui, c’est la Cedeao qui dénonce l’éviction de deux élus PDCI qui représentaient la Côte d’Ivoire au sein du parlement de la communauté économique ouest africaine. Dans un courrier adressé ce jeudi à Amadou Soumahoro, le patron du parlement de la Cedeao a fait savoir au nouvel homme fort du parlement ivoirien qu’il était impossible d’évincer les deux élus mises à l’écart, conformément à ce que disent les textes.

Désaveu pour Amadou Soumahoro à la Cedeao

«J’accuse réception de l’arrêté numéro 09/AN/PT du 30 avril 2019, par laquelle vous avez bien voulu me notifier la recomposition du Groupe national de Côte d’Ivoire au parlement de la CEDEAO. Je note que deux députés de cette délégation, les Honorables Salé Poli et Yah Touré qui ont prêté serment respectivement le 04 février 2016 et le 08 mars 2019, ont été remplacés sans explications.  J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que le remplacement d’un député au parlement de la CEDEAO est régi par les dispositions pertinentes de l’acte additionnel A/SA.1/12/16 du 17 décembre 2016 relatif au renforcement des prérogatives du parlement de la CEDEAO et du règlement intérieur de la quatrième législature. Conformément à l’article 18.2,a de l’acte additionnel : « Le député est élu pour une période de 4 ans. Le mandat court à compter de la date d’installation du parlement par le président de la conférence. Leur mandat prend fin le dernier jour de la législature », explique le patron du parlement de la Cedeao. Nouveau revers pour le nouvel homme fort de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire.

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