Grève des enseignants: «elle ne mérite pas d’être soutenue» selon André Silver Konan

Kohan Kioshiko

COSEFCI EN GREVE – Après un mois d’accalmie, la branche syndicale a décidé de reconduire son mot d’ordre à partir du 14 mai pour une durée de quatre jours, vu que les revendications adressées au gouvernement restent encore insatisfaites. Mais cette nouvelle bataille que prépare la Cosefci n’est pas cautionnée par tout le monde, en l’occurrence le journaliste ivoirien André Silver Konan.

André Silver Konan a opiné sur la nouvelle grève annoncée par la Cosefci pour le mardi 14 mai 2019. Au motif d’avoir vu leur revendication encore jeté aux oubliettes, le responsable de la branche syndicale, le dénommé Pâcome Attaby, a annoncé qu’un arrêt de travail serait observé à compter de demain. La décision a été prise à l’occasion d’une Assemblée Générale ordinaire qui a eu lieu la semaine dernière. Cette nouvelle action que prépare la Cosefci risque de perturber le déroulement des examens à grands tirages qui démarreront d’ici un mois. Mais l’année tire déjà à sa fin et le syndicat n’entend pas terminer l’année sans réponse concrète aux revendications soulevées lors des discussions entamées avec le gouvernement.

Faut-il soutenir la nouvelle grève de la Cosefci annoncée pour le mardi 14 mai 2019 sur toute l’étendue du territoire national ? Pour le journaliste et analyste politique André Silver Konan, il ne serait pas judicieux de cautionner cette nouvelle action sociale du syndicat. L’avis du journaliste est fondé de part et d’autre sur les explications apportées par les deux parties engagées dans ce processus, d’une part le syndicat représenté par Pâcome Attaby, et d’autre part le gouvernement représenté par la ministre de l’éducation nationale : «J’ai lu les explications de Kandia Camara et de Pacôme Attaby. Je note que la ministre a des explications détaillées, cite des noms, donne des dates. Quant au leader syndical, il est imprécis, ne donne ni détails ni références ramenant aux négociations. En règle générale, c’est une technique de manipulation des masses. Une grève relève du dernier recours quand les négociations ont échoué. Tel n’est pas le cas ici. Cette grève de la Cosefci est donc inopportune, elle ne mérite pas d’être soutenue. Ceci est un avis personnel et il est forcément subjectif». Comme il fallait s’y attendre, l’opinion du journaliste ivoirien a donné lieu à diverses réactions sur la toile. Très peu d’enseignants ont adhéré à sa vision des choses, signe que la grève annoncée par la Cosefci pour le mardi 14 mai sera observée par de nombreux prof. Mais à quelques semaines du démarrage des examens à grands tirage, le syndicat dispose-t-il de moyens assez solides pour faire plier le gouvernement ? Tout dépendra de la capacité de mobilisation du syndicat dans les jours à venir sur le terrain. Rappelons qu’aucun réaménagement du calendrier scolaire n’a été institué cette année, en dépit des perturbations constatées durant deux mois dans les établissements scolaires publics. Les examens se tiendront donc aux dates initialement fixées par le ministère de l’éducation nationale en début d’année, une situation qui réduit le champ de manœuvre de la Cosefci. Pour sa part, la ministre Kandia Camara a rappelé que les négociations étaient toujours ouvertes avec les enseignants. La première responsable de l’éducation nationale a même brandi des menaces à l’égard de ceux qui observeront le mot d’ordre de grève lancé par la Cosefci à partir du mardi 14 mai.

Une répression de la grève annoncée

«La vie est un choix. Ou ils ont choisi de venir à l’éducation parce qu’ils veulent servir le pays, aider les enfants ivoiriens à réussir, ou alors ils sont venus faire de la politique, ou alors ils sont venus pour s’amuser…Je ne suis pas d’accord et tout enseignant qui va rentrer en grève à partir de mardi va assumer les conséquences. Parce que trop, c’est trop. Je dis à monsieur Attaby et ses camarades, trop c’est trop.», a martelé la ministre.

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